La campagne électorale municipale bat son plein, mais il est rare que la culture trouve son chemin vers les enjeux mis de l’avant par les différents candidats. Pourtant, les municipalité jouent un rôle grandissant dans la vie culturelle des communautés. Voici cinq projets réalisés dans des milieux de diverses tailles : ils ont en commun d’avoir été initiés ou encore fortement soutenus par le conseil municipal de l’endroit. Ce tour d’horizon est forcément partiel : les curieux pourront consulter le site internet de l’organisme Les arts et la ville pour d’autres idées (arts-ville.org).

Un musée à ciel ouvert

Publiqu’art

Rivière-du-Loup (population : 18 973)

Dans cette ville qui s’est attribué l’étiquette « Une culture à ciel ouvert », on trouve plus d’une trentaine de sculptures monumentales dans une foule d’espaces publics. Fruit d’une collaboration amorcée en 2001 entre la Ville de Rivière-du-Loup et le Musée du Bas-Saint-Laurent, et réalisée grâce au soutien d’une quinzaine, l’exposition permanente Publiqu’art met en valeur des œuvres d’artistes renommés tels que Charles Daudelin, Robert Roussil et Bill Vazan. Dès sa mise sur pied, on souhaitait que cette initiative soit accessible et stimulante, qu’elle sensibiliserait la population à l’art en général et à la création contemporaine en particulier, et qu’elle servirait de carte de visite à la municipalité auprès des touristes.

Une rencontre entre les jeunes et la culture

Culture-Éducation

Saguenay (population : 144 806)

Découlant des orientations de la politique culturelle de l’ancienne ville de Chicoutimi, le programme Culture-Éducation agit comme un médiateur entre le milieu des arts et du patrimoine et les jeunes du territoire de Saguenay. Il vise à élaborer des stratégies pour favoriser l’intégration de l’art à l’école, susciter des rapprochements entre les acteurs des milieux scolaire et culturel, soutenir les initiatives des professionnels du milieu et développer des stratégies qui facilitent la vie aux écoles voulant intégrer l’art dans leur contenu éducatif. Bref, il s’agit d’une instance qui favorise les rapprochements, ce qui stimule le milieu culturel… et l’imaginaire des tout-petits.

À l’école de l’art

La Place Frédeau-Duchesne

Alma (population : 30 134)

Afin de favoriser la création artistique, et plus particulièrement la relève, la Ville d’Alma conclut une entente avec la Commission scolaire du Lac St-Jean pour que l’école Frédeau-Duchesne serve à accueillir une coopérative de création, des studios d’artistes et un bureau du Conseil régional de la culture du Saguenay – Lac-St-Jean. La Ville n’a eu qu’à investir 15 000 $ en aménagement, et acquitte les coûts d’entretien et d’utilisation de l’immeuble. En résulte un véritable incubateur à talents où des idées fusent, des projets naissent, des créateurs s’épanouissent, ce qui contribue au dynamise culturel – déjà fort étonnant pour une ville de cette taille – de la métropole du Lac-St-Jean.

Un nouveau regard sur le patrimoine

Protection des paysages urbains et du patrimoine bâti

Arrondissement Le Plateau-Mont-Royal (population : 101 054)

Depuis 2004, les autorités de « la république du Plateau » ont une nouvelle façon de concevoir leur patrimoine. Désormais, il n’y a pas que les immeubles exceptionnels qui méritent la reconnaissance, mais aussi les caractéristiques architecturales propres au secteur. Ainsi, on a élaboré certaines règles à suivre en ce qui a trait à la rénovation extérieure des immeubles, et on porte une attention particulière à l’intégration des nouvelles constructions dans la trame urbaine. En tournant le dos à la frénésie des bâtiments spectaculaires, les autorités de l’arrondissement redonnent ses lettres de noblesse aux caractéristiques esthétiques propres à leurs différents quartiers, élargissent la notion de patrimoine et augmentent l’implication citoyenne à ce chapitre.

Le cinéma à l’église… et vice versa

Le Festival du film de Saint-Séverin (population : 292)

On imagine facilement qu’un festival qui se consacre au cinéma humaniste et religieux se tient au creux d’une université ou dans une grande ville où on peut espérer trouver un nombre suffisant de curieux pour ce genre de cinéma assez pointu. Et pourtant, depuis maintenant cinq ans (l’édition 2009 se tient du 1er au 4 octobre), le village beauceron de Saint-Séverin, situé à 20 km de Saint-Joseph, convie les gens d’âme et de cœur à une série de projections à l’église du village. Au menu : des œuvres ayant en commun un regard sur la spiritualité, les valeurs, la morale, les religions. L’événement accueille des réalisateurs établis et d’autres de la relève, et mobilise une large proportion de la communauté, qui va jusqu’à ouvrir ses portes aux visiteurs.


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