Ne le cherchez pas dans le calendrier culturel : malgré deux éditions couronnées de succès, en 2007 et 2008, l’événement de danse Angle mort suspend ses activités et remet à l’an prochain la tenue de sa troisième édition.

« On a décidé de prendre une année pour mieux cerner notre mission et ce qu’on veut faire, mieux planifier », explique Catherine Lessard, une des initiatrices d’Angle mort. L’équipe derrière le tout jeune festival s’est en quelque sorte essoufflée à trop vouloir en faire, à trop vouloir bien faire. « On était des artistes ! Tout était beau, tout était merveilleux… », analyse celle qui fut en quelque sorte présidente d’un organisme sans structure claire.

C’est justement ce « flou artistique » organisationnel que l’on souhaite corriger. « Nous comptons maintenant sur une équipe plus solide où les talents sont utilisés au maximum », révèle Catherine Lessard. Une mission plus précise, des tâches mieux définies. Ne manquent que de nouveaux objectifs : ceux dont l’organisme souhaite se doter seront plus modestes, histoire de mieux gérer la croissance, et éviter d’être victime de son propre succès en tentant de répondre à des attentes trop élevées.

ST : Une passion en partage

Dans tout ce remue-ménage, une certitude : on doit se concentrer sur les besoins des danseurs. Ainsi, on continuera à offrir des classes de maîtres, à mettre en valeur le talent des chorégraphes d’ici, à offrir un savant dosage de danseurs professionnels et amateurs. « On veut montrer de la danse contemporaine, donner aux gens l’occasion d’en voir », plaide Catherine Lessard, qui enseigne aussi au Centre de musique et de danse de Val-d’Or. « On a peu d’occasions d’en voir ici, même si on compte sur des danseurs et des chorégraphes qui n’ont pas grand-chose à envier aux professionnels… du moins, c’est ce qu’on se fait dire par ceux qui participent à Angle mort. »

Il est donc à peu près certain que le festival reviendra en 2010. On envisage cependant de transformer l’événement en biennale, tout en conservant le créneau de novembre. Et ce sera peut-être un peu grâce au prix Jeanne-Lalancette-Bigué, que lui a remis la Commission de développement culturel de Val-d’Or pour souligner son apport à la vie culturelle valdorienne au cours de la dernière année. « C’est une formidable tape dans le dos ! » s’exclame Catherine Lessard. « C’est très touchant. On ne se donne pas tout ce mal pour notre propre profit, mais parce que la danse c’est notre passion et qu’on veut la partager. »


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