Chauffer représente une partie importante du budget relié à l’utilisation de nos maisons. Les moyens de chauffage traditionnels que sont les poêles à bois ou au propane, les fournaises au gaz et les plinthes électriques sont bien connus, mais il existe d’autres sources d’énergie qui permettent de réchauffer nos maisons tout en étant plus écologiques. Même si ces nouvelles méthodes nécessitent parfois des systèmes d’appoint, elles permettent de faire des économies substantielles.

 

Du centre de la terre
La géothermie, comme son nom l’indique, utilise l’énergie emmagasinée dans la terre pour réchauffer les maisons. Un système géothermique peut réduire de 70% les coûts de chauffage, et s’utilise aussi en été pour la climatisation. L’investissement initial est important ; toutefois, Hydro-Québec et différents programmes gouvernementaux offrent des subventions intéressantes aux consommateurs. La durée de vie du système et sa rentabilité à long terme sont considérables, surtout que les coûts des ressources énergétiques risquent d’augmenter de façon importante au cours des prochaines années. Enfin, les systèmes de géothermie permettent également de préchauffer l’eau domestique, ce qui réduit aussi la facture d’électricité.

Si tu aimes le soleil…
Le chauffage solaire passif est l’utilisation de la chaleur émise par le soleil, principalement grâce à des fenêtres orientées vers le sud qui captent un maximum de rayons solaires. L’énergie doit être emmagasinée dans un matériau ayant une grande masse thermique*, comme le béton ou l’eau, pour éviter la surchauffe mais également afin de redistribuer, durant la nuit, l’énergie accumulée dans la journée.

De manière moins directe, l’installation d’un chauffe-eau solaire sur la toiture permet de préchauffer l’eau pour les systèmes de chauffage à l’eau (à chaudière) ou pour l’eau domestique (douche, vaisselle, piscine, etc.), ce qui réduit ainsi l’utilisation du chauffe-eau électrique, l’appareil le plus énergivore de la maison. Les deux systèmes se marient bien avec un plancher radiant (chauffant).

Le chauffage solaire actif est la conversion de l’énergie solaire en électricité par des capteurs photovoltaïques (PV). Installés sur la toiture avec une orientation et une inclinaison particulière selon la position géographique de l’édifice, les PV peuvent fournir l’énergie que requiert le fonctionnement des plinthes électriques. Bien que le nombre d’heures d’ensoleillement soit important au Québec, l’investissement, l’efficacité des produits et le prix de l’énergie ne justifient pas encore l’utilisation d’un tel système pour une résidence unifamiliale.

Foyer et foyers
Pour ceux qui préfèrent la chaleur que procurent les bons vieux feux de foyer, un foyer de masse pourrait s’avérer une solution intéressante. Constitué de pierres réfractaires, il peut chauffer, de façon confortable et constante, une maison entière en utilisant très peu de bois, et la haute efficacité de sa chambre de combustion en fait le foyer rejetant le moins de polluants dans l’air. L’investissement minimal important (autour de 8 000$), ses dimensions et sa position centrale dans la maison sont toutefois des facteurs à considérer.

Il existe d’autres moyens de chauffage qui sont difficilement envisageables à l’échelle résidentielle, tel l’éolien, la biomasse et les biogaz. Ils font toutefois partie de solutions pouvant s’appliquer à l’échelle de quartiers ou de villes, comme le font certaines communautés avec l’utilisation de la chaleur émise par le compostage pour chauffer des bâtiments (abris Comploo, Japon), ou de la chaleur produite par les déchets forestiers pour chauffer un village complet (Oujé-Bougoumou, Québec).

 


 

 

*Masse thermique : mesure de la capacité physique d’un matériau d’emmagasiner de la chaleur.

Notes de bas de page :
Gagné, S. et A. Fauteux (2010) « Les promesses du chauffage solaire actif », La maison du 21e siècle. Hiver 2010, vol.17, 1, p.49-51
Pronovost, F. et L. Jodoin (2009) « Quoi de neuf en géothermie? », La maison du 21e siècle. Printemps 2009, vol.16, 2, p.59-62
Liébard, A. et A. De Herde (2005) Le traité d’architecture et d’urbanisme bioclimatiques, Observ’ER : Paris, fiche 95 à 105.
Gonthier L. (2010) « Confort toute saison», 150 plans. Printemps 2010, vol.33, 3, p.16-18