Ce quatrième album était fort attendu pour la formation qui totalise pas moins de six Félix en carrière et dont la critique avait encensé le dernier. Le défi était de taille. Pour l’occasion, les gars ont changé un peu la méthode de travail. Ils ont laissé tomber les maquettes et la pré-production pour passer directement au studio. Le résultat est fort probant: une oeuvre géniale! Les textes sont intelligents et la musique est magique. En comparaison avec Le volume du vent, on accroche dès la première écoute. On sent aussi davantage l’apport de la section rythmique au niveau des arrangements. Ce qu’il y a de bien avec Karkwa, c’est qu’ils flirtent avec certains styles, sans jamais complètement les adopter. Ils évoquent quelque chose, par leurs mots et leurs mélodies, mais ça demeure toujours un peu flou. Sur Les chemins de verre, ils s’approchent de la pop et voire même un peu du kitch, avec des sonorités empruntées au rock british, à l’image un peu des Malajube et Arcade Fire… mais toujours avec un style bien à eux, qu’ils ont su pousser encore plus loin cette fois-ci. François Lafontaine est même allé jusqu’à trafiquer un vieux piano en y ajoutant des trombones pour une des pièces. Je pense que Karkwa remplit une place au Québec laissée vacante lorsque Zébulon et les Colocs se sont séparés. Pas que leurs styles se ressemblent, mais parce que ça fait du bien d’avoir un band de chez nous qui fait de la musique originale et de qualité.


4,8/5


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