Les implications de Rock Lamothe dans le monde artistique sont nombreuses. Professeur régulier en arts plastiques à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, membre du conseil d’administration du Conseil des artistes en arts visuels (CAAVAT), commissaire des expositions Les cinq plaisirs capiteux et Excès et désinvolture, il est lui-même un artiste très actif, peut-être même hyperactif… Les 1 % n’ont plus de secret pour lui!

Qui dit Rock Lamothe pense peinture. Son premier projet de 1 % remonte à 1987. Depuis, il a réalisé pas moins de 14 œuvres intégrées à l’architecture à travers la région et en Outaouais. Citons entre autres le Centre hospitalier de Val-d’Or (mur d’intimité en verre peint et aluminium, 2003), le CHSLD Gatineau (installation en peinture et faux vitrail, 2004), le Centre Polymétier de Rouyn-Noranda (peinture en relief sur bois, 2008), le Casino de Mont-Tremblant et le hall d’entrée de l’édifice Loto Québec à Montréal (peinture et relief sur bois, 2009). Son plus récent projet est une peinture sur bois installée à Amos au Ministère des transports et réalisée en 2010. « Chaque œuvre a son caractère particulier en fonction du lieu et de l’espace, chacune a son défi à relever », mentionne l’artiste.

Occuper le temps et l’espace

Ce qui caractérise le travail de Rock Lamothe, ce sont ces œuvres de grande dimension aux couleurs soutenues, paysages contemporains à l’envergure toute abitibienne. « Il y a toujours une parenté entre ma démarche personnelle et les œuvres intégrées. D’ailleurs, on est sélectionnés en fonction de ce que l’on fait au départ », précise l’artiste, qui confie ne jamais compter les heures consacrées à la réalisation de chaque œuvre. « Je sais que je suis généreux dans mon travail. Je crois que c’est notre responsabilité en tant qu’artiste de rendre notre idée jusqu’au bout, peu importe le temps que ça prend.»

Avec un médium comme la peinture, il est plus difficile pour un artiste de déléguer des parties du travail à des collaborateurs. C’est donc un long processus, surtout pour les grands formats privilégiés dans les œuvres d’intégration. « L’avantage avec les 1 %, c’est que les artistes sont payés pour concevoir, même à l’étape des concours. Ces projets de création sont rentables pour les artistes et ça, c’est rare! », souligne t-il.

On peut constater en voyant les œuvres de Rock Lamothe qu’il a des affinités particulières avec l’architecture. « Une de mes forces est d’être capable de comprendre facilement l’environnement où sera l’œuvre, même à l’étape des plans. Le défi ensuite est de bien doser : il ne faut pas envahir l’espace », confie celui qui dit avoir eu de bonnes relations avec les architectes à travers les différents projets.

S’il avait à relever un tout nouveau défi, Rock Lamothe aimerait trouver un moyen de transposer les qualités de la peinture dans un projet extérieur, allier la lumière, le métal et la couleur. Il ne reste plus qu’à souhaiter qu’un nouveau bâtiment lui offrira le support nécessaire à ses expériences!

* : Chaque construction ou rénovation d’immeuble gouvernemental et institutionnel voit un pourcent de son budget consacré à l’intégration de l’art à l’architecture.


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