L’artiste-peintre Claude Ferron trimballe son chevalet aux quatre coins de la région depuis plusieurs décennie, illustrant les paysages d’ici dans des toiles où on sent l’empreinte de la nature et où les saisons deviennent presque des personnages. C’est d’ailleurs cet éternel recommencement toujours changeant et tout en nuances qu’il explore dans son deuxième recueil d’œuvres, Les quatre saisons, qui sera lancé dans les principales villes de la région.

Ce sont plus d’une centaine de paysages naturels, réalisés par l’artiste depuis 1970, qui composent l’essentiel de cet ouvrage, le second que Claude Ferron publie à compte d’auteur. Le premier, Luminescence régionale, paru en 2008, montrait quelques fleurons du patrimoine bâti de l’Abitibi-Témiscamingue tels que les perçoit le peintre, dans des compositions où l’environnement naturel occupe toujours une grande place, presque palpable.

Petit portrait d’un grand paysagiste

Né à Rouyn-Noranda mais aujourd’hui résidant d’Amos, Claude Ferron a été frappé à l’adolescence par l’art du paysage, à la vue de peintres s’exécutant à l’extérieur, leur chevalet bien planté au cœur de la scène qu’ils souhaitaient croquer. Il s’applique depuis à transmettre sa vision de la nature et de ce que les humains y édifient. « On n’est pas artiste pour copier ce qu’on voit, on l’est pour interpréter », affirme celui qui transmet son savoir depuis 40 ans, mais de façon plus assidue depuis une douzaine d’années.

Les Quatre saisons contient en majorité des paysages de l’Abitibi-Témiscamingue, qui n’a pourtant rien de Charlevoix ou de l’Estrie, véritables clichés de la peinture paysagiste au Québec. Pourtant, quand on l’interroge sur ce qui fait la richesse de notre nature, Claude Ferron s’anime, s’emporte presque : « La lumière! Comme il y a peu d’humidité, la lumière est d’une clarté! Puis les ciels… On a une perspective , une profondeur dans laquelle les couleurs disparaissent dans le lointain, où l’horizon s’estompe. Il n’y a pas de montagnes ici, mais il y a les marais, les arbres séchés, la rivière des Outaouais… À Montréal, le monde aime ça », confie celui dont une trentaine d’œuvres seront exposées à la M Galerie d’art, dans le Vieux-Montréal, du 12 au 18 avril.

« J’ai fait ce livre pour que mes œuvres perdurent, avoue l’artiste. C’est un peu comme si j’écrivais mes mémoires : je me reconnais beaucoup dans ces tableaux. » Les œuvres sont accompagnées d’une courte mise en contexte, comme si l’artistes se dévoilait en une série de traits qui, mis ensemble et avec un peu de recul, offrent un certain portrait de la réalité… il l’image de la technique à la spatule de Claude Ferron.

Pour l’horaire des lancements de l’ouvrage Les quatre saisons, consultez notre calendrier culturel.


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