L’orchestre symphonique régional de l’Abitibi-Témiscamingue fêtera ses 25 ans en 2012En attendant la célébration de ce quart de siècle, ce regroupement de passionnés poursuit son travail patient et passionné de promotion de la musique classique, en faisant les choses à sa façon.

Du 10 au 19 avril, l’Orchestre symphonique régional (OSR) offrira quatre spectacles dans autant de villes de la région, à l’occasion de sa tournée printanière. Cette année, les compositeurs russes sont à l’honneur avec la présentation d’œuvres de Modeste Moussorgski (Une nuit sur le mont chauve) et d’Alexandre Borodine (Dans les steppes d’Asie centrale). « Il s’agit d’une musique riche, colorée, et même flamboyante », explique Jacques Marchand, le chef d’orchestre et directeur musical de l’OSR, à propos de ces œuvres du 19e siècle inspirées du folklore russe. En complément de programme, l’orchestre propose également la création d’une œuvre de l’un de ses membres, le flûtiste Bertrand Lessard, intitulée Or chestr-à-dire.

Faire vivre la musique… et les musiciens

L’orchestre symphonique régional est l’œuvre de Jacques Marchand. Originaire de Rouyn-Noranda, le directeur artistique et chef d’orchestre a d’abord étudié à Montréal, où il accompagnait des chanteurs. À son retour, il a fait le tour de la région pour rassembler des musiciens. Leur premier concert s’est tenu en 1987, à l’occasion du Salon du livre qui se tenait à Rouyn-Noranda. L’Ensemble Aiguebelle est né en 1993, comptant une douzaine de musiciens qui jouent de la musique de chambre. Le Quatuor à cordes, quant à lui, a été formé en 1996.

L’orchestre rassemble de 40 à 45 personnes : des professionnels, des participants en dilettante et des étudiants en musique. Si cinq fidèles sont là depuis le tout début, on constate qu’il y a plus de roulement chez les étudiants, mais certains reviennent. Un jeune de douze ans peut être assis à côté d’une personne de 55 ans, dans un climat d’entraide, à la manière d’une grande famille. Ce sont des gens de cœur, des courageux qui n’hésitent pas à parcourir de longues distances pour répéter; cela demande beaucoup d’organisation, mais crée aussi des liens forts. Et l’OSR est le véhicule parfait pour faire donner une vitrine aux compositeurs contemporains de la région comme Bertrand Lessard ou Patrick Labrèche.

Vers un public professionnel!

Si l’OSR a des effets bénéfiques sur les musiciens d’ici, il a également un impact majeur sur le public. En effet, l’orchestre a un rôle de transmission : le public novice se découvre parfois un intérêt pour la musique classique, et certains acquièrent même le goût d’apprendre un instrument de musique à la sortie d’un spectacle. 

Depuis quatre ans, l’OSR donne des concerts de Noël dans des églises, une nouvelle formule avec des chorales locales. « Cette année, les églises étaient pleines à craquer, il a même fallu refuser des gens. » Monsieur Marchand attribue cela à ce temps de l’année où nostalgie, famille, tradition et magie vont de pair. « Dans une église, on a moins de place, les chaises ne sont pas aussi confortables, mais l’ambiance est là. Ça rejoint l’enfant en nous. »


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