L’an dernier, à sa sixième édition seulement, le Festival des guitares du monde en Abitibi-Témiscamingue a attiré 26 217 spectateurs, soit davantage que le trentenaire Festival du cinéma international et à peu près autant que le Festival d’humour et ses spectacles en plein-air. Alain Vézina, directeur artistique de l’événement, livre les 6 clés de l’harmonie entre les artistes et le public.

Un créneau original

 « Nous sommes parmi les rares festivals de guitare à exploiter les trois volets que sont la programmation de prestige en salle, les spectacles gratuits et les ateliers de perfectionnement », explique fièrement Alain Vézina. Et cette variété ne se dément pas : 22 spectacles payants sont offerts; une trentaine de représentations gratuites auront lieu dans les cinq principales villes de la région; et une classe de maître sera dispensée par la guitariste de renommée mondiale Sharon Isbin.

Une programmation équilibrée

Trois styles établis et trois nouvelles sonorités : voilà une partie de la recette de la grande variété de la programmation du FGMAT. Et la banque de nouveaux sons n’est pas prête d’être épuisée : « Il y en a pour encore 20 ans! » s’enthousiasme le directeur artistique. De même, on cherche à satisfaire les goûts du public, mais aussi à le déstabiliser, à ouvrir ses horizons.

Des rencontres entre musiciens

Les moments magiques où des artistes ont partagé la scène de façon impromptue sont en voie de devenir monnaie courante au FGMAT. Mais pas question d’harceler les guitaristes pour qu’ils grattent quelques accords ensemble. « On crée des étincelles! , confesse Alain Vézina. Quand un musicien manifeste l’envie de jouer avec un autre, on transmet simplement la demande.» Ça donne des événements uniques, comme une version de A Horse With No Name interprétée par America et le duo Strunz & Farah, qui se vouaient une admiration mutuelle.

Un public fidèle

Année après année, un groupe de fidèles se procurent le laissez-passer donnant accès à tous les spectacles, sans même savoir ce que proposera la programmation. Cette année, ils seront 210 à se balader d’une scène à l’autre, en quête de l’ivresse du bois qui résonne. À 400$ par passeport, ça tapisse bien le fond des coffres.

Une croissance contrôlée

« On ne gère plus la croissance, on l’a stoppée! » Pour le grand manitou du Festival, il importe de ne pas diluer le produit et de maintenir de hauts standards de qualité. Ainsi, on est satisfait du nombre de spectacles offerts, du  nombre de jours que dure le festival et des conditions d’écoute. Des spectacles de plus grande envergure pourraient être proposés, si et seulement si ils respectent les exigences de l’organisation en matière d’intimité, de visibilité et de qualité du son.

Quelques rêves…

Même si le festival suit une courbe de croissance impressionnante, il reste de la place pour quelques fantasmes. « Si j’avais un rêve à réaliser, ce serait que cinq spectacles commencent en même temps dans les cinq grandes villes de la région, et qu’à un moment précis, les artistes jouent une pièce ensemble, en même temps ». En attendant, on négocie déjà avec les artistes qui seront de la fête en 2012, et Alain Vézina promet un nouveau style musical l’an prochain avec un spectacle hard rock d’envergure le vendredi soir…


Quand on demande à Alain Vézina les faits saillants de la programmation, ce passionné de musique énumère presque toute la programmation! Mais il semble particulièrement alléché par les prestations de Sharon Isbin, de Stanley Clarke, de Carlos Placeres, du grand Jose Feliciano, de Don McLean et de Wesli, guitariste québécois d’origine haïtienne à propos duquel Vézina ne tarit pas d’éloges.

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