Après l’album Mouille-toi, le groupe témiscamien Maké présente Prendre racine. Trois musiciens forment Maké soit le Montpelliérain Bruce Bigot à la voix et à la guitare, le Témiscamien Benoît Racine aux percussions et le guitariste Éric Prido. Le mixage a été fait par Alchimiste Musique et Web, et le matriçage, par Yoan Gingras. La pochette est ornée de dessins surréalistes intéressants. Le style de Maké n’est pas hermétique, il touche au world-beat, à la chanson française et au freestyle. Leur poésie canalise une certaine mélancolie et aborde la justice sociale, les préoccupations environnementales et la vie dans sa complexité : tour à tour dure et belle. Les intonations de la voix peuvent rappeler celle de Daran et les chaises; elle se fait déchirante, intense et même criarde par moments. Les amateurs de Noir Désir ou de Louise Attaque devraient y trouver leur compte, l’ambiance étant souvent sombre et prenante. « Elle me manque mon absente dès si peu, pourtant elle m’avait dit : “Je le veux!” » raconte Ballade, une histoire d’errance après une rupture. Une vie illustre un parcours difficile : « Pleurer en traversant la cour/Après m’être fait tabasser/Regarder le rire des jeunes vautours/Que j’aurais bien voulu enlacer » On trouve aussi un poème, livré de façon théâtrale (Petite femme ronde). Au final, cela donne un album chargé et sensible.

3,5/5                            


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