Alexandre Castonguay et Dominic Leclerc s’apprêtent à réaliser un road-movie régional à cinq kilomètres/heure. Un périple au coeur de l’Abitibi-Témiscamingue, au coeur de l’intériorité, au coeur de la découverte de soi, au coeur de la poésie.

 

Dès le 3 juillet et pendant tout le mois, le comédien et scénariste Alexandre Castonguay, sillonnera, à pied, les routes de la région afin de la vivre, et captara le tout sur « pellicule » pour que le cinéaste Dominic Leclerc en fasse un histoire cinématographique. « L’idée de départ, c’est une réflexion sur le fait d’être un artiste en Abitibi-Témiscamingue, pour voir comment la région nous influence. On s’est dit que la meilleure façon de connaître son territoire, c’est de le marcher. Le but c’est d’aller à la rencontre du territoire et de la population », explique M. Leclerc, qui avait déjà amorcé ce genre de réflexion dans son film Entre l’épinette et la licorne, conçu pour le projet AT@MTL à l’automne dernier.

Voyager avec Miron

Au coeur de ce parcours de 567 km, tel un mantra Alexandre répétera, mémorisera, tentera de comprendre et de vivre le poème La marche à l’amour de Gaston Miron. « C’est peut-être pas rigoureusement historique, mais on pense que c’est un voyage de Miron en Abitibi, en 1950, pour voir son ami Guy Carle qui a inspiré ce poème », aime croire Dominic Leclerc, se référant à une lettre que le poète a écrite à l’attention de Carle et dans laquelle il parle de ses cinq jours en région comme faisant partie des plus beaux qu’il a vécus.

Au hasard des rencontres et des réflexions provoquées par ce pèlerinage, les deux artistes espèrent pouvoir présenter un film introspectif, autant pour les protagonistes que pour les spectateurs. « On veut voir une réflexion, mais on veut aussi avoir un écho et rendre certains aspect ludique», explique le cinéaste. Voilà pourquoi l’équipe a demandé à Jean-Philippe Blais de composer une musique à la sauce espagnole-trash-courtry, qui rappellera le célèbre pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle et les nombreux films de voyage sur les routes nord-américaines, ajoute le réalisateur d’Alex marche à l’amour.

Course destination origines

«J’ai toujours voulu faire un pèlerinage, je m’étais juste jamais dit que je le ferai ici, confesse Alexandre Castonguay. C’était aussi un vieux rêve que j’avais de me colletailler avec le poème de Miron. Je le lis d’un oeil, il est aussi apeurant qu’il peut m’émerveiller. » À près d’une semaine de son départ, le jeune comédien et scénariste était serein et prêt à vivre l’aventure. « J’ai hâte que ça fasse deux jours pour découvrir que toutes mes appréhensions étaient finalement fausses. »

Si un pèlerin blond croise votre route cet été, il y a de fortes chances qu’il s’agisse d’Alexandre Castonguay. Sinon, un site web sera bientôt mis en ligne afin de vivre et de discuter de l’aventure.


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