J’aime à travers l’Indice Bohémien présenter des efforts que je juge réussis pour potentiellement attirer l’attention de quelques-uns vers ceux-ci. Cette fois c’est sur le premier album de Benoit Pinette alias Tire le coyote, Le fleuve en huile sorti au printemps sur l’étiquette de Québec, Les Disques Nomade que je vous propose de vous attarder.

Le fleuve en huile est un ouvrage de 40 minutes scindé en 12 pièces folk-rock ajouté comme le veut la tendance, d’une touche de country. On retrouve la signature du réalisateur Dany Placard dans la finition volontairement imparfaite de l’album. Cet effet brut tout à fait approprié est redevable à la méthode d’enregistrement «live» des chansons (complétées en 4 jours) c’est-à-dire où tous les musiciens jouent en même temps plutôt qu’un par un. L’une des particularités les plus frappantes de Tire le Coyote est sans aucun doute sa voix. Celle-ci pourrait être qualifiée d’aérienne ou de fragile et sera pour certains, «gossante».  Pour une fan de Mara Tremblay, Geddy Lee et Richard Desjardins comme moi, un organe vocal atypique constitue davantage une force, un élément de singularité qu’un frein! Pour vous situer avec quelques comparaisons, la poésie franche et imagée du coyote me fait penser à celle de Fred Fortin et l’univers musical est inspiré de façon avouée de Neil Young et Bonnie Prince Billy. 

Je terminerais en soulignant mon appréciation particulière de la première et entraînante pièce À l’abri (dans l’bois), de l’épique (nouveau terme tendance) Confetti 1 et 2 où l’on peut reconnaître le chant de Chantal Archambault ainsi que la rock accrocheuse, Gaz de tête qui a obtenu mon approbation préalable juste avec son titre.

4/5


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