Dans son premier recueil, publié en 2002, Sonia Cotten pratique l’alchimie du verbe pour Changer le Bronx en or. Quatre ans plus tard, la poète de Rouyn-Noranda embrase nos esprits avec son Nique à feu. Après Mon chef c’est mon cœur, livre de
poésie pour enfants illustré par Karine Hébert, la voici de retour avec
Ovalta, un recueil à paraître ces jours-ci aux Éditions Poètes de Brousse.

Le néologisme « Ovalta », formé du mot ovale et des initiales de Témiscamingue-Abitibi, désigne l’endroit où les hautes terres de la région forment un plateau ovoïde, à partir duquel s’écoulent les eaux de chaque côté de la ligne de partage. Si l’artiste en fait le titre de son recueil, c’est qu’avec lui elle désire circonscrire et nommer ce lieu où logent nos croyances et que d’aucuns appellent la foi.

L’écriture d’Ovalta débute après la lecture du Journal de la création de Nancy Huston. Cette oeuvre permet à Sonia Cotten de réaliser que ses deux premiers recueils et celui en gestation forment une trilogie autour de la boréalité. Les poèmes du troisième volet s’écriront spontanément, sans plan de travail, à Rouyn-Noranda. La réécriture se fera lors d’une résidence dans un studio du Banff Center for the Arts au mois d’août dernier. Aidée de Kim Doré, son éditrice, elle constate alors qu’on trouve deux tons dans ses poèmes et les regroupe dans deux parties.

Offrandes et rites finement ciselés

Dans la première, intitulée « Reposoirs », les textes sont de petites pièces d’orfèvrerie longuement travaillées, déposées en offrande au lecteur. C’est comme « des petites prières », dira-t-elle, surprise par leur naissance, puisqu’elle voulait « faire un recueil oral, porté par un grand souffle, avec des vers qui se diraient bien sur scène ! » C’est la seconde partie, intitulée « Sacrements », qui regroupe ces textes plus scéniques. Le titre, « choisi pour la force du mot et les contradictions de ses significations », fait aussi référence aux sacrements institués par l’Église. Les poèmes qui s’y trouvent examinent donc des apprentissages fondamentaux qui jalonnent nos existences, comme autrefois les rites religieux.

Que souhaite Sonia Cotten pour Ovalta ? Elle répond de la façon la plus humble qui soit : « J’aimerais que ce recueil agisse comme un grand vent chaud et fasse du bien au lecteur ! » Parions que ce vent trouvera son chemin jusqu’aux profondeurs de l’être de ceux qui le liront!

Le lancement régional d’Ovalta aura lieu au Cabaret de la dernière chance, le 30 septembre à 19 h, dans le cadre des Journées de la Culture. \


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