Ils doivent lire 15 romans, en faire la critique, choisir leurs trois préférés et se préparer à en débattre en France… et ils n’ont que sept semaines pour réaliser ce défi! Mais qui sont donc les participants du Prix Goncourt des lycéens?

Sept élèves du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, pour la plupart étudiants en Arts et lettres, se sont lancés dans le Prix Goncourt des lycéens accompagnés par Marie José Denis, enseignante en littérature. Cent pages par jour sont lues en moyenne, soit deux à trois romans de la liste de l’Académie Goncourt par semaine. Les élèves se réunissent pour en discuter le jeudi, tiennent un journal de bord et notent chaque roman. De plus, ils se font chroniqueurs littéraires à la radio de Radio-Canada les lundis matins. Enfin, quatre élèves feront valoir leur tiercé favori en France avec les participants de Londres, de Belgique et de France.

Vous avez dit compétences?

Mis à part l’alléchante possibilité d’aller en France, il est vite apparu d’autres bienfaits à cette lecture extrême. Shany Descôteaux évoque la gestion du temps qu’elle a développée. Andrea Valera affirme pour sa part avoir découvert de nouveaux auteurs. « C’est imposé, mais c’est du plaisir! » Elle a aussi fait une incursion dans le monde de la radio, s’initiant ainsi à un métier auquel elle n’aurait pas songé. De son côté, Axel Lévesque Fortier dit développer ses goûts personnels tout en échangeant avec les autres. Bien que 14 livres viennent de France et un seul d’Haïti, les styles employés sont très variés. Il ajoute : « C’est intéressant de découvrir les valeurs des autres participants de la francophonie en lisant leur critique sur le site. » Quant à Mariebelle Leclerc-Hallé, elle apprécie que « les gens lisent les mêmes livres en même temps, ce qui est rare dans la vie. On peut donc en parler et enrichir notre propre vision ». Sa technique consiste à lire d’abord sans se demander si elle aime et à mener des recherches pour bien comprendre le contexte historique et culturel, afin de porter un regard plus juste sur l’œuvre.

La sélection leur tient à cœur, car elle changera la vie du lauréat, dont le livre se vendra alors à 125 000 copies. Les élèves développent donc leur jugement critique, leur culture générale, leur ouverture sur le monde et leur communication. « C’est un exploit, ce qu’on accomplit, mais on est bien soutenus. Des gens nous encouragent, on a une couverture médiatique, ça nous incite à ne pas lâcher », résume Andrea. 


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