Cette année, la Mosaïque, l’Association interculturelle et d’accueil des immigrants de l’Abitibi-Témiscamingue, célèbre en grand son 20e anniversaire. Maintes activités étaient au programme, du traditionnel Noël interculturel à un mois de l’Histoire des Noirs haut en couleur. Cet organisme qui œuvre à accompagner les immigrants dans la communauté s’est donné comme mission cette année de valoriser leur apport dans la région.

  

En raison du manque criant de main-d’œuvre qui sévira dans les prochaines années, les entreprises seront obligées de recruter à l’extérieur de la région, de la province et, même, du pays. Or, les immigrants qui élisent domicile en Abitibi-Témiscamingue doivent en plus de faire face aux mêmes problèmes que tout nouvel arrivant (le logement, l’accessibilité restreinte aux services, les distances, etc.) surmonter d’autres difficultés d’ordre plus culturel. « Les immigrants doivent se familiariser avec de nouvelles habitudes, s’adapter tant sur le plan culturel que sur le plan professionnel et s’ouvrir à un nouveau pays d’accueil sans chercher à y retrouver leur ancien milieu de vie », explique Marie-Claude Leclercq, présidente de la Mosaïque. Toutefois, la principale difficulté éprouvée demeure sans conteste l’éloignement de la famille, à plus forte raison dans les situations où un appui familial serait essentiel.

  

La langue peut également constituer un obstacle. « En région, l’éventail de cours offerts est plus limité que dans les grands centres », ajoute Mme Leclercq. Fort heureusement, le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine vient d’annoncer des mesures d’aide à la francisation pour les immigrants reçus au Québec. Ainsi, ces derniers auront un meilleur accès à des cours et la possibilité de se prévaloir d’un service de tutorat.

  

L’ouverture, la clé d’une intégration réussie

  

« Notre état d’esprit peut nous faciliter ou nous compliquer la tâche », indique Ali Harkouch, Témiscamien d’origine marocaine arrivé au Québec depuis 2008. « Si on respecte les gens, on a toutes les chances de se faire respecter », ajoute-t-il. Quatre ans après son arrivée, Ali adore le Témiscamingue et sa nature. Côté professionnel, il n’a jamais arrêté de travailler depuis. Il a même fondé un club de soccer pour les jeunes de 4 à 14 ans; voilà un exemple très positif de la contribution des immigrants en région.

  

20 ans ça se fête!

  

En janvier, la Mosaïque a dévoilé une œuvre commémorative créée par l’enseignante Marthe Julien et ses finissants en Arts plastiques au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue. L’œuvre, qui représente les 15 pays d’origine des immigrants résidant à Rouyn-Noranda, est exposée actuellement au pavillon de Rouyn-Noranda, mais fera la tournée des Caisses Desjardins de la région prochainement.

  

Au mois de mars, la Mosaïque poursuivra ses activités en participant notamment à la Marche pour l’élimination de la discrimination raciale à Val-d’Or et continuera la tournée des classes de 4e année avec son très populaire projet de contes à saveur culturelle. 


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