Qu’ont en commun Mark Zuckerberg, J.K. Rowling et Martin Guérin? Ils vivent tous, à leur échelle, leur rêve américain. Dans ses rêves les plus fous, le cinéaste de Rouyn-Noranda n’a jamais vraiment cru que son dernier film, Voir Ali, pourrait avoir une deuxième vie aux États-Unis. Pourtant, c’est ce qui semble se produire en ce moment avec l’intérêt que lui porte le distributeur américain Circus Road Films.

   

Voir Ali a une vie dans divers festivals californiens, suscitant des critiques et commentaires élogieux. En fait, le brouhaha qu’il cause est si fort qu’en décembre dernier, le réalisateur Martin Guérin reçoit un courriel intitulé Distribution of your documentary. « Au départ, je me suis dit qu’on devait être 250 à avoir reçu ce message, alors je l’ai «f lushé » sans même le lire. Puis j’ai eu des doutes. » Ces doutes se sont confirmés en janvier quand le distributeur a demandé à voir son dernier film en disant qu’il serait peut-être intéressé à le faire circuler dans les festivals, les cinémas de répertoire et les écoles. « On reste réaliste, on n’a pas encore sabré le champagne, mais on est vraiment content. Il n’y a rien de certain encore et on n’aura pas de réponse tout de suite, mais c’est très stimulant, c’est valorisant pour toute l’équipe et ça donne le goût de continuer à faire des films. »

  

D’un musulman à un autre

   

Ce souhait de continuer à tourner pourrait se réaliser prochainement puisque Martin Guérin planche sur le financement d’un nouveau projet: un film-portait portant sur Bouchahib, un Marocain à l’histoire incroyable, rencontré au hasard d’un voyage à Chicago il y a deux ans. Cette œuvre serait produite en région par Productions Balbuzard. « Ça va me faire du bien, après trois films, de sortir de l’Abitibi et filmer autre chose, même si on va traiter encore d’identité », confie le réalisateur, emballé par son nouveau projet. 


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