Depuis déjà quelques éditions, le FME aménage fièrement la 7e Rue, où une scénographie urbaine et originale s’est développée, et ce, de manière réussie et renouvelée d’une année à l’autre.


Née du théâtre, la scénographie dite urbaine consiste à «mettre la scène dans la rue». Fort apprécié dans les villes européennes, notamment lors des manifestations culturelles, cet art cherche à redonner aux citoyens les espaces publics qui leur appartiennent. C’est l’artiste Karine Berthiaume qui chapeaute ce volet au FME. Par divers moyens techniques et artistiques et habilement soutenue par une équipe d’ingénieux bricoleurs, celle-ci remet l’«animal-festivalier dans son habitat-festival», lui redonnant ainsi une «liberté» au cœur du Vieux-Noranda endimanché pour l’occasion.


Des réverbères métamorphosés


En 2011, par exemple, la 7e Rue fut transformée en une gigantesque «cour arrière-en-fête» agrémentée d’un grand bar, d’une terrasse en bois, de bancs, de chaises et de tables, meublant ainsi les journées ensoleillées. En continuité, une énorme demi-sphère gonflable et illuminée, du faux gazon, des réverbères déguisés en gramophones-luminaires, ainsi que des faisceaux lumineux tapissant la façade de l’Agora des Arts, tous ces éléments ont veillé à ce que les festivités se prolongent jusqu’aux petites heures du matin. Autre exemple scénographique : celui, épique, du rassemblement inattendu aux abords des wagons et du chemin de fer de la fonderie Horne. La foule, complètement charmée par les voltiges sonores du piano et de la voix de Patrick Watson, fut alors transportée au-delà de la laideur industrielle. Un moment d’une grande beauté!


Un art pour combler un vide


L’art de la scénographie urbaine comble un vide, celui du non-lieu que sont devenues les rues de nos quartiers, un espace dépossédé où les échanges humains sont quasi inexistants. C’est pourquoi la 7e Rue, le temps du FME, devient un lieu où les passants sont subjugués et soumis à l’esprit du festival. Voilà l’essentiel des efforts louables de Karine Berthiaume et de son équipe : réintégrer la joie des échanges humains et rassembler les festivaliers afin qu’ils festoient, qu’ils affirment leur amour de la musique… et de la fête!
Cette « scéno-culture », encore récente au FME, commence déjà à faire la renommée du festival. Connaissant la passion et le talent des gens qui guident l’évènement, nous pouvons nous attendre à ce que ce soit de plus en plus grandiose.


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