Je rencontre Francyne Plante à la Galerie boutique les Chercheurs d’Arts, lieu d’exposition et de vente pour les artistes en art visuel et des métiers d’art de la Vallée-de-l’Or. Elle dévoile humblement son parcours des 30 dernières années dans l’univers des métiers d’art. Rencontre avec une créatrice authentique.



En 2000, Francyne Plante s’est lancée de manière autodidacte dans la sculpture. Elle travaillait alors principalement avec le plâtre. Afin de perfectionner son art, elle a décidé de prendre des cours privés, puis s’est dirigée vers la sculpture sur pierre. Son intérêt pour les métiers d’art remonte aux années 1980, alors qu’elle possédait une ferme au Témiscamingue. Elle oeuvrait à ce moment avec le textile. «Je transformais la laine, je faisais des vêtements que je teignais, tissais et vendais», explique l’artiste. La poésie l’a toujours accompagnée au cours de sa vie. Elle est passée d’une œuvre cachée dans ses tiroirs à une poésie qui fut publiée dans des recueils collectifs. Elle fut même l’auteure d’une pièce de théâtre en 1996.


Francyne Plante est très attachée à la région. Elle et son conjoint, Jacques Pelletier, possèdent les Jardins à fleur de peau, un jardin d’art amalgamant fleurs, poésies et sculptures. Attrait touristique incontournable en saison estivale, ils y reçoivent près de 1000 visiteurs. Également vitrailliste, l’artiste apprécie la dualité entre le verre et la pierre. Pour elle, le verre est un matériau très coloré et représente la fragilité, tandis qu’elle associe la pierre à la rigidité, un matériau plus masculin.


Le processus créateur de l’artiste est plutôt intuitif. «La pierre c’est assez particulier pour moi. C’est de la taille directe. Je ne fais pas de dessin, je ne fais pas de modèle. Je prends ma pierre et je l’observe, puis je tourne autour, dépendamment de la grosseur, jusqu’à ce qu’une forme m’apparaisse», dévoile l’artiste. «C’est de la création pure tout le long. Je commence par un jeu d’ombre, je vois quelque chose, puis je commence à enlever là, puis au fur et à mesure, la pierre se dévoile.» Dans son travail, on retrouve les thèmes de la féminité, de la sensualité et de la tendresse. On y observe aussi des inspirations amérindiennes : loup, cheval, plume. Elle aime mettre en mouvement le corps des femmes, les cheveux.


Questionnée sur ses valeurs, Francyne Plante répond d’emblée : l’authenticité. «Je ne fais jamais une œuvre pour plaire. Je la fais avec le feeling que j’ai au moment où je la fais», s’exclame l’artiste. L’échange avec d’autres artistes tient une place dans son cheminement, tout comme la promotion de la région par l’art. Elle regrette qu’il y ait peu d’espace de diffusion et de visibilité pour les métiers d’art en région. «On est comme les enfants pauvres des arts», déplore la sculpteure.


Vous pouvez découvrir les œuvres de Francyne Plante aux Jardins à fleur de peau et à la Galerie boutique les Chercheurs d’Arts.


Auteur/trice