On verra bientôt apparaître, sur le mur ouest de l’aréna IAMGOLD, à Rouyn-Noranda, une monumentale sculpture, œuvre de l’artiste Jacques Baril, commandée par le conseil de la Ville au printemps dernier, le tout, selon la Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement des bâtiments et des sites gouvernementaux et publics.


L’assemblage sera constitué de 63 plaques d’aluminium et de cuivre couvrant une longueur de 152 pieds par 4 pieds de hauteur. Elles seront fixées à vingt pouces de la paroi de l’immeuble, à une certaine hauteur, de sorte qu’on l’apercevra de loin, puisque l’ensemble dominera les environs. Jacques Baril assure que «quelle que soit l’œuvre, elle entame un dialogue avec le regardant et elle a pour but de l’émouvoir. Il faut le bouleverser. Si une émotion est engendrée chez l’autre, l’objectif est atteint.»


Pour ce sculpteur émérite, l’homme, cet apprenti sorcier, est une espèce qui peut s’éteindre, qui peut disparaître. On le comprend bien, maintenant que la biodiversité s’amincit d’année en année. Cette immense fresque ne raconte donc pas l’histoire de l’homme, mais la trace de son passage, tels les coups de patin sur la glace une fois la partie gagnée ou perdue, d’où son titre La joute de l’éphémère.


L’idée prend une ampleur insoupçonnée sur le plan philosophique, la sculpture demeure à l’avenant. Cette œuvre représente le plus gros projet à vie du sculpteur, surtout en ce qui a trait à la somme de travail requise; de tous les problèmes rencontrés qui réclament solutions, jusqu’à la modification de son atelier. Il admet volontiers que le contrôle lui échappe parfois. Que les errances existent bel et bien, mais qu’elles font partie du processus de création qui suit son cours et, jusqu’à l’aboutissement, l’éclair de départ est son guide. Il ne doute donc jamais d’y parvenir, lui qui a toujours été fasciné par la notion d’éphémère en arts depuis le début de sa carrière.

Selon Jacques Baril, l’artiste émet sa vision du monde, pendant que l’œil du monde regarde ailleurs. Mais que cette vision puisse s’exprimer reste vital pour lui, de même que vivre dans l’action et le mouvement, en harmonie avec ses convictions. L’avantage, pour un artiste amené par son métier à voir le monde différemment, c’est d’être écouté quand il parle, dit-il.
Dans la communauté de Gallichan, les gens reconnaissent son implication majeure dans le rayonnement de leur village sur la scène régionale en tant qu’artiste À cela, il répond par l’étonnement. «Je suis surpris, mais fier, d’avoir été nommé ambassadeur de Gallichan à l’été 2012, lors du 75e, et très ému par cette reconnaissance des gens de mon village», avoue le sculpteur. Tous, nous savons qu’il mérite cette reconnaissance et la nôtre, de surcroît.


NDLR Jacques Baril effectuera une tournée d’animation en sculpture sur neige dans plusieurs écoles du Québec, du 10 janvier jusqu’au 20 mars. Il participera également à l’International de sculpture sur neige du Carnaval de Québec en compagnie d’Annie Boulanger et de Chrystel Jubinville-Gagnon.


Auteur/trice

Chroniqueuse autodidacte pour L'Indice bohémien et pour le Journal Le Pont de Palmarolle. Les sujets couverts touchent, entre autres, l'actualité, la lecture, le jardinage, le végétarisme, l'interprétation de l'objet patrimonial, les arts visuels, le portrait, l'amour de la nature et de la culture. Prix de l'AMECQ 2019 pour la meilleure chronique Notre région a cent ans.