Nos collégiens se sont prononcés… C’est au roman Et au pire, on se mariera de Sophie Bienvenu, que les 24 étudiants du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue ont attribué la première place au terme des délibérations régionales du Prix littéraire des collégiens 2013. Élizabeth Aubé, étudiante au campus d’Amos, élue déléguée du groupe, est allée défendre leur choix lors des délibérations provinciales de la 10e édition de ce prix à Québec, les 11 et 12 avril derniers. Des étudiants du programme Arts et lettres, profil lettres, livrent ici la critique des cinq romans en lice.

La fiancée américaine (3e choix)

Une courtepointe bien filée

Éric Dupont nous offre dans cette œuvre un brillant portrait qui mêle le destin de quatre générations de Madeleine d’une part et d’autres de l’océan. Découvrez, par le biais des contes qu’il narre à ses enfants, la vie trépidante de Louis Lamontagne et de sa mère, la fiancée américaine. Soyez témoin de l’évolution de leur descendance qui transcendera les recettes de l’excellente cuisinière qu’était Madeleine l’Américaine. Visitez, à travers les yeux sarcelle des Lamontagne, le petit village québécois de Rivière-du-Loup ou encore l’Allemagne de l’après-guerre. Ce sont les destinées d’une myriade de personnages qui se rencontrent et s’entremêlent pour n’en former qu’une. Il s’agit d’un ensemble complexe et bien ficelé qui s’assemble au fil des pages et où les liens se tissent pour former une courtepointe de récits qui se marient dans une symbiose impressionnante.

 À la manière d’un conte, l’auteur amalgame des moments historiques avec des éléments fantastiques insolites. Un échange épistolaire entre deux frères brosse deux perspectives divergentes du tableau familial. Ce roman audacieux entrelace les genres narratifs pour former un tout qui, bien qu’il semble expérimental sur le plan formel, s’avère harmonieux. Le roman se démarque par les parallèles établis entre les diverses histoires qui s’enchâssent et qui, au bout du compte, forment une composition cohérente et remarquable.

La fiancée américaine mérite d’être lu, ne serait-ce que pour le travail de rédaction ardu de l’auteur qui a su tisser une catalogne narrative sophistiquée, brodée de liens intéressants et pertinents.


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