Pour terminer les travaux de sa cuisine de transformation, la Néoferme d’La Turlute de La Motte propose un partenariat à ses clients et à la population de l’Abitibi. En échange d’un prêt en argent ou de travaux effectués à la ferme les partenaires seront payés ou remboursés… en nature!

 « La culture des légumes et de fines herbes biologiques ne nous permet pas un revenu convenable. Notre rentabilité passe inévitablement par la finalisation de notre cuisine de transformation », explique Annie Boivin, copropriétaire de la Néoferme d’La Turlute.

Pour financer ce projet d’une valeur de 50 000$, Annie Boivin et Luc Castonguay se sont inspirés de la pratique du microcrédit dans les pays en voie de développement et ont fait un appel à tous pour du microfinancement. En échange d’un prêt de 1500$, ils fourniront pendant trois ans à leurs investisseurs une valeur de 575 $ de légumes et de plats prêts-à-manger à base de produits régionaux. Les moins fortunés en argent mais riches en temps et en santé peuvent apporter leur force de travail à la ferme, toujours en échange de produits bruts et transformés de la Néoferme d’La Turlute.

Depuis janvier, une quinzaine d’investisseurs se sont engagés pour un montant de 10 000$, ce qui satisfait les fermiers de famille. « Oui, c’est une façon d’aller chercher des fonds, mais c’est surtout un moyen d’aller chercher un appui communautaire pour ensuite démontrer l’importance du projet auprès des institutions financières », commente Annie Boivin.

Des investisseurs satisfaits    

Bien qu’avoir accès à des mets préparés de grande qualité réponde à un besoin, c’est le désir et la fierté de supporter une initiative locale qui encourage plusieurs investisseurs à appuyer le projet. Pour Hugo Asselin, professeur – chercheur à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), financer la Néoferme d’La Turlute est certes un bon investissement, mais est surtout un geste de solidarité. « C’est vraiment une bonne façon de VOIR à quoi sert notre argent. Et en région, je crois qu’il faut se serrer les coudes », affirme-t-il.