Le terme Rouyn-Noranda Hardcore, qui définissait jadis une scène musicale, trouve un nouveau sens propre chez Copperfield. Ce hardcore évoque en musique tout aussi bien la morsure du froid, la puissance des éléments nordiques et la domination industrielle que l’immensité contemplative du territoire dans toute son austérité. Si quelques touches de punk rock ne venaient pas ponctuer Monuments, balancées par des textures deathcore probablement héritées de Valet et du travail de Yannick St-Amand à la console, on pourrait se demander si le hardcore de Copperfield se démarque de celui de ses contemporains. Mais la question s’efface à la lecture des textes de David Lavictoire, ancrés dans une Abitibi à la fois mythique et réaliste, celle des pionniers, des travailleurs acharnés, de ces hommes qui sont venus mourir à coups de pioches pour quelques métaux précieux. À ce sacrifice, cette abnégation, ce romantisme régional, Copperfield répond avec des gangs vocals rassembleurs, enragés, épiques.

4/5


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