Des poèmes cools affichés sur un frigo, une murale d’inspiration surréaliste, des projets structurants et trippants pour les étudiants en Arts et lettres, profil langueet en Arts visuels du campus de Rouyn-Noranda. Le tout initié par des enseignantes dynamiques qui n’ont pas peur de relever des défis et de transmettre leur passion pour les arts.  

 

Keep poetry fresh and cool  – Think outside the box 

Netta Gorman, professeur d’anglais, cherchait un moyen de démystifier la poésie dans son cours Creative production suivi par les finissants en Arts et lettres, profil langue. Première règle : ce n’est pas vrai que les poèmes sont toujours constitués de rimes. Elle détruit les préjugés associés à cette forme littéraire en proposant une approche intimiste de l’écriture, servant à « exprimer une émotion, des pensées, un sentiment, ou à s’exprimer tout court. L’idée est de prendre ces éléments et les condenser en peu de mots », spécifie Netta.

Puisque les étudiants doivent en plus rédiger leurs poèmes en anglais, elle détruit les barrières en leur faisant voir que la poésie va au-delà de la langue. « Après qu’ils aient écrit deux, trois poèmes, je trouvais cela tellement bon et j’étais tellement fière d’eux que je voulais montrer le fruit de leur travail à tout le monde », raconte Netta, enthousiasmée. C’est en leur donnant des contraintes et en les faisant parler d’eux-mêmes qu’elle a séduit les étudiants, réticents au départ, et qu’a pris vie le concept du frigo.

Elle met ainsi sur pied, avec la complicité de ses étudiants, une exposition interactive où toute la population est invitée à aller découvrir différentes formes de poèmes tels que parts of speech, diamante poems, haiku, limerick, alliteration, assonance et acrostic poetry, affichés sur un réfrigérateur, mais aussi à l’intérieur de celui-ci. Jusqu’au mois de mai, on peut découvrir et apprécier ce genre littéraire revampé, dans un concept joyeusement déjanté, à l’entrée du guichet automatique du Campus de Rouyn-Noranda.

Une murale colorée pour enjoliver l’Agora du Cégep

Cette grandiose murale inspirée par Dali et le mouvement artistique surréaliste met en scène un désert autour de l’idée du cirque et de la fantaisie. La professeure Marthe Julien est l’initiatrice du projet qu’elle a intégré dans son cours de couleur. « C’est un projet pédagogique permettant de faire de la création concrète pour en faire profiter la collectivité. Les étudiants élaborent le processus en groupe et doivent se rallier autour d’une idée »,  nous explique-t-elle. Cette année, ce sont neuf étudiants de 2e année en Arts visuels qui ont mis leur créativité au travail pour réaliser la maquette et ensuite transposer leur élan créatif sur des toiles, maintenant installées sur les murs de l’Agora. Au centre, une sculpture trône, suspendue. L’aspect de profondeur agrandit l’espace tandis que les vives couleurs habillent et rendent plus vivante l’Agora du Campus de Rouyn-Noranda.

Le défi de cette installation réside dans son envergure et son nombre de créateurs. « Ce n’est pas facile de faire ce genre de projet en équipe, c’est un peu laborieux, mais au final, très porteur. Cela fait vivre aux étudiants les contraintes des réalités du marché du travail », renchérit la professeure, visiblement fière de son équipe.