Du 5 au 11 mai 2014 aura lieu la 63e semaine nationale de la santé mentale, sous le thème « Prendre une pause, ç’a du bon! » D’une part, le but de la campagne est d’inviter les gens à prendre soin de leur santé psychologique et de celle de leur entourage. D’autre part, elle propose à la population des moyens pour maintenir et améliorer la santé psychologique, puisque l’Organisation mondiale de la santé prévoit qu’en 2020, les problèmes de santé mentale seront la deuxième cause d’invalidité au Canada.

Chacun peut trouver ses propres moyens de préserver sa santé psychologique. En ce sens, de nombreuses études ont reconnu l’importance de la lecture dans le maintien d’une bonne santé mentale. Notamment, une étude sur la prévention du stress, conduite par l’Université de Sussex en 2009, a révélé qu’il fallait à peine six minutes de lecture pour éliminer les symptômes physiques du stress chez les lecteurs. Par ailleurs, une autre étude de la revue Neurology a démontré les bienfaits de la lecture sur l’insomnie, lorsque celle-ci est associée à la routine préparatoire au sommeil. Nous avons donc demandé à quelques artistes de la région : quel livre vous a fait du bien?

Sonia Cotten

« Une femme, d’Anne Delbée. Une biographie de Camille Claudel magnifiquement écrite qui m’a révélée à moi-même et fait comprendre la conviction profonde et sans appel d’être artiste. Deux romans: Le monde selon Garp, de John Irving, un chef d’œuvre possédant absolument tout. Même chose pour Cent ans de solitude, de Gabriel Garcia Marquez. »

Sonia a publié quatre recueils de poésie et elle est l’auteure de la pièce de théâtre pour enfants Si ce que j’invente est vrai

Guillaume Beaulieu

« Ourse bleue de Virginia Pésémapéo-Bordeleau. C’est un des meilleurs livres que la terre ait portés, selon moi, et l’auteure est d’ici. Cette quête de sens, d’enchantement du monde réel, ce métissage contemporain de cultures, cette recherche de racines fortes me dévorent à chaque ligne. C’est tellement juste, droit et émotif que j’y trouve parfois ce qu’il faut pour avancer dans ma vie lousse pour m’y perdre, mais où rien de valable ne se trouve sans fouiller ardemment… au fond de soi. »

Depuis 2004, Guillaume a présenté près de 350 fois ses contes dans 275 lieux différents, surtout en milieu rural. Les légendes locales qu’il a recueillies au fil des ans ont été rassemblées dans un coffret de cinq CD.

Félix B. Desfossés

« Lorsque j’ai eu à traverser un dur épisode de troubles anxieux, le roman Haute-Fidélitéde Nick Hornby, qui a inspiré le film du même nom, a été ma lecture de chevet quotidienne. Bien sûr, je me suis reconnu dans le personnage principal, un collectionneur de disques. Mais j’ai également pu voir ma propre situation sous un autre angle : parfois, quand on se compare, on se console. L’histoire est à la fois humoristique et pathétique. Je me suis accroché à ce bouquin. Il a fait partie de ma construction de rituels quotidiens relaxants et terre-à-terre pendant plusieurs semaines. Au cours des derniers chapitres, j’ai ralenti le rythme de lecture tellement je voulais que ce livre continue de faire partie de ma routine… Si l’histoire avait pu être infinie, je crois que ça aurait fait mon affaire! »

Félix est journaliste et il est l’auteur d’un livre sur l’histoire du métal québécois qui verra le jour à l’automne 2014, aux Éditions du Quartz.

David Lavictoire

« Le livre des choses perdues (The Book of Lost Things), de John Connolly. Plutôt adepte de comic books et de néopolars, je me suis laissé prendre au jeu de ce conte fantastique. D’abord par simple curiosité – je l’avais emprunté sur le coin d’une table, par un beau jour de vacances d’été – pour finalement me plonger complètement dans ce récit initiatique tantôt naïf, parfois cruel. Connolly a réussi à me faire entrer dans un univers parallèle aux frontières de l’enfance et du monde adulte. » 

David est le chanteur du groupe Copperfield, dont l’album Monuments est paru en février.

Josiane Cyr

« Quand je suis partie du Québec pour aller en France, au début de l’âge adulte, Tropique du cancerde Henri Miller a accompagné mon périple. Comme toute jeune fille en devenir d’être femme, je vivais une période difficile de remise en question. Je n’avais jamais rien lu d’aussi cru et trash – j’étais même gênée de le lire en public – mais curieusement, cette œuvre m’a permis de mieux définir mon identité et de tout simplement être et devenir. Lorsque je relis cette œuvre qui a été écrite à Paris, je retourne à cette époque initiatique. »

Josiane est agente de développement culturel au Petit Théâtre du Vieux Noranda.


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