Il y a longtemps, j’ai écrit un texte qui disait : « Prendre un verre de bière mon minou, des fois j’aimerais bien en boire un de chez nous… » Aujourd’hui, bien sûr, on peut le faire avec bonheur ! Et avec du choix en plus, puisque deux brasseries sont maintenant en opération depuis quelques années : Belgh Brass à Amos et le Trèfle Noir à Rouyn-Noranda. Deux projets différents qui ont comme point en commun la qualité. Et puis au moment où j’écris ces lignes, la nouvelle micro-brasserie Le Prospecteur s’apprête à ouvrir ses portes à Val d’Or. C’est une bonne nouvelle !

À l’époque où j’écrivais rêver de boire une bière abitibienne, plusieurs micro-brasseries étaient actives aux quatre coins du Québec. J’avais dégusté de délicieuses bières un peu partout et chacun de mes voyages était source de découvertes. J’ai aussi vécu sur la Côte ouest et me suis régalé du nord au sud… Je me suis baladé en Irlande et en Belgique, paradis des amateurs où chaque village a sa brasserie… J’ai même bu l’Orval de trop, mais ça c’est une autre histoire !

Bien sûr, chez nous, des pionniers comme le Dépanneur Chez Gibb, en « important » des bières, nous permettent depuis plusieurs années de découvrir et de déguster (d’ailleurs, je sais qu’ils ont un nouveau projet prometteur…). Mais l’arrivée de brasseries abitibiennes est venue étancher la soif de nombreux amateurs de houblon !

Arrivé en 2003 en Abitibi, le  brasseur belge Jean-Louis Marcoux a choisi Amos pour la qualité de son eau afin d’y installer sa brasserie Belgh Brass. Après quelques tentatives moins fructueuses avec la « 8 » et la Taïga,  M. Marcoux est en quelque sorte retourné aux sources pour créer la Mons.  Aujourd’hui, ce sont quatre bières de type belge qui remportent des prix internationaux et qui font la renommée de la brasserie amossoise. On ne peut les déguster sur place mais elles sont disponibles dans les commerces de la région. Dernièrement, Belgh Brasse a aussi ajouté la « 1914 » à sa collection afin de souligner le centenaire de la Ville d’Amos. Bière conviviale, un peu moins typée, la « 1914 » sera assurément une réussite cet été.

Quant au Trèfle Noir de Rouyn-Noranda, c’est une micro-brasserie artisanale qui a aussi le vent dans les voiles. Avec ses nouvelles installations, le Trèfle Noir vend maintenant quelques-unes de ses créations en bouteille partout au Québec. Le projet a démarré dans un petit local du centre-ville de Rouyn-Noranda quand, en 2009, le brasseur Alexandre Groulx et sa conjointe Mireille Bournival ont ouvert le pub où ils ont installé leurs cuves. Petit lieu très convivial où spectacles et expositions ont toujours leur place, le Trèfle Noir se démarque surtout par différents types de bières-pression de grande qualité. En plus de quelques classiques qui se retrouvent toujours au menu, le brasseur prend un malin plaisir à inventer de nouvelles recettes au gré des saisons et de son inspiration. Si bien que l’amateur curieux, en plus de se délecter de l’originalité du nom des bières, peine à suivre la cadence quand il se fait un point d’honneur de toujours goûter les nouveautés !

Tout ça pour dire qu’on se régale. Heureusement, c’est chacun son métier ! On a de vrais brasseurs en Abitibi. Quant à moi, je peux continuer à « péter de la broue » en rêvant d’une bière de coucher de soleil du lac Abitibi ou d’aurore boréale cueillie à Cléricy !


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