Exposition à la Société d’histoire et du patrimoine de La Sarre

Le train de l’aventure

//Jeannine Provost

N’avons-nous pas tous des souvenirs à propos du train? Moi, si : mon grand-père était cheminot, j’ai voyagé par train, mais malgré tout cela, je connais peu l’histoire du train. Une exposition inédite, Le Train de l’Aventure, présentée à la Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre qui a maintenant cours jusqu’au mois de septembre, relate les débuts de cette épopée fascinante qui a créé l’Abitibi rurale.

Ce géant fumant, qui crachait sa suie noire, a osé affronter l’immense forêt abitibienne et a permis d’essaimer, surtout entre 1912 et 1920, une série de villes et villages qui ont pour nom, entre autres, La Reine, Dupuy, La Sarre, Macamic, Authier, Taschereau, Launay, Villemontel, La Ferme, Amos, pour culminer à Senneterre, pivot de la porte d’entrée en Abitibi. C’est à partir de cette épine dorsale que des tronçons miniers se sont par la suite raccordés pour étendre le réseau à toute l’Abitibi dans sa forme actuelle.

L’histoire du train débute avant même que l’Abitibi ne soit reliée comme territoire à la province de Québec, en 1898. Sir Wilfrid Laurier, alors premier ministre, avait promis au gouvernement provincial de faire passer le Transcontinental par l’Abitibi et la Mauricie pour relier l’Atlantique au Pacifique. L’exposition relate les premiers travaux réalisés en Abitibi-Ouest, principalement grâce à la présence de l’ingénieur W.D. Robertson, installé à Taschereau. Selon les dires de Mme Christiane Pichette, agente patrimoniale, « trois ans de travaux d’exploration et d’arpentage sont nécessaires avant qu’un tracé définitif ne soit approuvé par la Commission du National Transcontinental. Alors que la construction du Transcontinental s’amorce en 1906, les travaux ne débutent en Abitibi qu’à l’automne 1909. »

L’exposition illustre cette présence de M. Robertson avec un plan du tracé du chemin de fer. Le montage d’une tente semblable à celle de l’ingénieur, contenant des objets ayant appartenu à des témoins de l’époque de la construction ainsi que les photos des gares échelonnées le long du trajet ferroviaire avec leur nom d’origine, constituent le corps de l’exposition.

Qui dit histoire dit aussi anecdotes. L’exposition est agrémentée de l’histoire de l’arrivée par le train du mobilier des premiers occupants et qui nous fait sourire aujourd’hui. On y trouve aussi un épisode tragique de l’époque, celle du Sibérien gelé racontée par Bernard Clavel dans son livre Harricana. D’autres péripéties pourraient s’ajouter au fur et à mesure des recherches et des pièces que la population pourrait bien apporter à La Société d’histoire et du patrimoine. Bien structurée et grâce aux ressources que la Ville de La Sarre met à sa disposition, la Société peut donc archiver des documents qui autrement seraient perdus et qui demeurent précieux pour les générations à venir. Un appel spécial est lancé aux grands-parents. Des réservations pour groupes de visites guidées sont possibles la semaine, voire même les fins de semaine. \


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