Du 20 juin au 24 août 2014, le Centre d’exposition de Val-d’Or présente une exposition réunissant cinq femmes autochtones artistes qui occupent une place majeure dans le monde de l’art contemporain québécois. Nikiwin/Renaissance/Rebirth aborde à la fois les thèmes de l’identité et de la renaissance culturelle, et bien que les œuvres intègrent inévitablement des éléments  traditionnels de la culture autochtone, elles s’inscrivent dans l’actualité comme un coup de poing.

C’est à la commissaire Anaïs Janin que l’on doit le choix des artistes, issues de toutes les générations : Glenna Matoush, la doyenne du groupe, qui est Ojibwée; Sonia Robertson, Innue; Virginia Pésémapéo Bordeleau, métisse crie; Nadia Myre, Algonquine et Eruoma Awashish, Atikamekw. En plus de leur statut d’artiste, ce qui les unit est sans aucun doute leur admirable force de caractère et leur façon sans compromis de traiter des préoccupations qui leur sont chères. Le tout résulte en une exposition aux propositions variées allant de la spiritualité au traitement du corps en passant par les enjeux sociaux et environnementaux, et dont les œuvres puissantes sont empreintes de sensibilité et d’une grande profondeur symbolique.

Pour Anaïs Janin, formée la fois en histoire de l’art, en muséologie et en sociologie, la question de la transmission de la culture est primordiale, démontrant un intérêt constant pour l’appartenance et l’identité et la façon dont elles s’expriment chez les artistes.

Si on a choisi de présenter des femmes artistes, c’est parce qu’elles portent en elles la renaissance culturelle de leurs communautés. « Ce sont souvent les femmes qui introduisent de nouveaux matériaux et de nouveaux motifs dans la fabrication des habits et des objets du quotidien. Au fil du temps, les nouvelles formes artistiques sont appropriées et transformées par les artistes autochtones pour devenir leur mode d’expression, sans perdre leur authenticité », explique Anaïs Janin dans la publication qui accompagne l’exposition.

Cette publication permet d’ailleurs à qui s’y attarde de saisir le contexte plus large dans lequel s’inscrivent les pratiques des artistes autochtones contemporaines. Un bref survol biographique de chacune des créatrices présentes permet aussi d’apprécier à leur juste valeur les œuvres sélectionnées pour l’exposition, en fournissant au visiteur quelques clés historiques et informations pertinentes.

Il est intéressant de savoir que le Centre d’exposition de Val-d’Or s’est donné comme mandat la mise en valeur de l’art actuel autochtone. « Le but est de sensibiliser le public à d’autres formes et langages picturaux que ceux de l’art traditionnel et folklorisant des Premières Nations », explique Carmelle Adam, directrice de l’organisme.


Auteur/trice