Elle était la voix des triplettes de Belleville, et celle du groupe BEAST, connu au FME de 2008, où la formation avait d’ailleurs remporté le prix Étoile Galaxie. Betty Bonifassi, au regard perçant et au talent musical assuré, nous convie, par l’entremise de son album solo éponyme, à retrouver la qualité du travail qu’on lui connaît déjà. Si le son rappelle celui de BEAST, immanquablement, avec la même énergie contagieuse et la même voix puissante, l’univers présenté dans ces plages est un peu plus personnel, parfois envoûtant dans l’harmonie, mais toujours aussi dynamique et ce, malgré un thème central qui se veut accablant. Bonifassi a repris, voire « actualisé » d’anciens chants d’esclaves des années 1920. Les chœurs rappellent le gospel, sinon on se sent dans un film, et le tout est bien encadré par les rythmes, la batterie, le piano et certains arrangements plus électro. Un excellent album, une musique qui rentre dans les trippes, un son bien maîtrisé. 4/5


Auteur/trice

Après avoir enseigné le français, le théâtre et la littérature au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, Gabrielle Demers oeuvre dans le domaine de la pédagogie universitaire. Elle s’adonne aussi à la performance, aux installations artistiques et aux arts imprimés. Elle se questionne sur les enjeux actuels liés à la féminité dans l’espace public, entre autres.