Le Centre d’exposition de Rouyn-Noranda nous convie à une réflexion sur la nature humaine à travers le travail de deux artistes multimédia de la région, Andréane Boulanger et Carole-Yvonne Richard, dans deux expositions simultanées se poursuivant jusqu’au 19 avril.

Andréane Boulanger

Sous le titre de Fini la fête, l’exposition d’Andréane Boulanger nous invite à nous questionner sur nos rapports sociaux avec les évènements festifs. « Les fêtes nous sont nécessaires, elles ont un rôle social important dans la société, explique l’artiste. Elles sont parfois l’occasion de débordements apparents, mais sont pourtant régies par des règles très précises qui sont rarement défiées. Cette exposition questionnera les gens sur ces règles et les rôles que nous y jouons. »

L’œuvre de Mme Boulanger parle à deux niveaux. D’abord esthétique, l’œuvre se dévoile à l’observateur attentif par son côté ambigu, réflexif, questionneur. « La culture est de plus en plus considérée comme un divertissement, un produit de consommation, précise l’artiste. Nous vivons dans une société de loisir. Pourtant, l’art doit aller plus loin et mener à la réflexion. Les deux objectifs ne sont heureusement pas incompatibles. »

Carole-Yvonne Richard

C’est dans la continuité de l’aventure humaine que se situe l’exposition Mythologie ou humanité de Carole-Yvonne Richard. En unifiant ses 30 années d’étude et de pratique de styles et de tendances variés, mélangeant peinture, collage et mosaïques, l’œuvre de l’artiste s’intéresse au récit. « Le récit de notre vie, c’est aussi l’histoire de la vie de nos amis, notre famille étendue, nos ancêtres, explique Mme Richard. C’est un récit que nous nous approprions, que nous modifions et, un jour, il devient mythologique. Il est alors imaginaire, mais reste porteur de sens. Nous venons tous de quelque part et allons tous quelque part. À l’intérieur de cette exposition, je cherche à comprendre mon imaginaire et mon humanité, et à rejoindre celle des autres. »

Fidèle à son thème, l’artiste fait d’ailleurs entrer ses propres parents dans son œuvre. « Mon père était photographe, et j’utilise certaines de ses photos. Cela me permet de lui rendre hommage à travers mon travail. Ma mère y est également présente, par l’utilisation de certains tissus qui lui appartenaient, ainsi que des bijoux. »

Ce sont donc deux expositions complémentaires qui sont présentées au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda. Toutes deux nous questionnent sur notre place dans la société, l’une dans l’espace actuel et l’autre dans le temps.


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