Au Rouge café de La Sarre, 15 œuvres d’art sont exposées depuis le 8 mars dernier. Elles sont signées de la main de 15 femmes artistes d’Abitibi-Ouest. Le vernissage de l’exposition intitulée Féminin Pluriel s’est tenu la journée internationale de la femme.

Un tel événement permet de vulgariser l’art et de le rendre accessible à tous. Il fait sortir les toiles des murs des galeries et de l’anonymat des ateliers d’artistes. Pour les créatrices elles-mêmes, c’est une belle occasion de réunir leur communauté et d’échanger autour de leurs démarches artistiques respectives. Les œuvres faites de divers médiums,  demeureront sur les murs du café jusqu’au 10 mai, jour de la Fête des mères. L’honneur est encore aux femmes le de cette journée, bien qu’il s’agisse d’une coïncidence cette-fois-ci. Le hasard fait bien les choses, mais s’il ne guide pas vos pas vers l’exposition à découvrir, devancez-le et allez donc prendre un café avec elles ! En attendant, les 15 dames partagent avec nous leurs visions de l’exposition.

C’est Mme Sophie Royer, propriétaire du Rouge Café, elle-même artiste exposante, qui a eu l’initiative d’organiser l’évènement. Elle a invité les membres de sa « gang » féminine à créer sur un support de 12 x 36 po, et à y introduire du rouge. Pour la jeune peintre, le rouge symbolise la femme valorisée, celle qui s’aime quelle que soit son apparence ou son âge. Mme Royer a voulu justement mettre en valeur les femmes artistes de la MRC et les liens chaleureux qui les unissent. Ainsi, tous les clients du café pourront découvrir leurs créations, ceux qui sont amateurs d’art et même les autres. « Cela va égayer les clients du café le temps d’une dégustation…Ça fait longtemps que je voulais exposer d’autres œuvres que les miennes… Je suis fière que les artistes aient accepté de participer au projet», raconte  Sophie Royer.

Pour l’artiste Jeanine Provost, ce collectif d’artistes est un bon contexte pour  partager le fruit de ses dernières recherches et voir celles des autres : « J’ai travaillé l’été dernier avec la peinture en aérosol, une technique très spontanée qui se travaille très rapidement. Nous actualisons nos connaissances techniques, nous-nous influençons tout en gardant nos styles propres ».

 « Je suis actuellement un cours en peinture à l’UQAT, à La Sarre. C’est une idée extraordinaire de produire en commun avec une idée commune. C’est très rassembleur. On se critique et on a le désir de s’améliorer. Ça nous permet aussi une visibilité », confie pour sa part Cécile Lamarre

« Cette exposition permet d’avoir un aperçu de ce qui se fait en art visuels, tout en mangeant un bon petit repas. Je trouve intéressant que ce soit une exposition entre femmes autour du thème de la femme… La touche de rouge sur la toile a été un défi. Le rouge est une couleur qu’on n’ose pas assez en peinture, car ça peut être intimidant, agressif », explique Mme Villeneuve, jeune artiste vêtue d’une belle robe rouge, dont la toile exposée s’intitule L’élément déclencheur.

Après le discours d’ouverture, Louisa Nicole, artiste palmarolloise, arrive à son tour avec un beau chapeau rouge, sous l’acclamation chaleureuse de ses consœurs présentes. Elle pourrait concurrencer la robe de Mme Villeneuve. Mais « il n’y a pas de place pour la concurrence chez les femmes artistes d’Abitibi-Ouest », nous confie Mme Provost, doyenne de l’assemblée. « J’apprécie beaucoup la solidarité qu’on a développée. Nous ne sommes pas en compétition. Nous aimons être et travailler ensemble. Cela créé une dynamique très intéressante, qui dure depuis l’époque de Jeanine Durocher, artiste qui a suscité de nombreux talents dans les années 70 à 90 ». 

Mme Provost se réjouit aussi de voir que la relève est là. « Ce que je trouve génial, c’est qu’on soit ici de tous les âges ! Il y a les mémères et il y a les jeunes filles », dit-elle en désignant la jeune artiste Stéphanie Dupré-Guilbert, dont l’œuvre, intitulée Lumière, a trouvé acheteur le jour même du vernissage. Cela est sans doute de bon augure pour la carrière artistique qu’elle souhaite : « J’ai fini ma toile hier… Je suis contente. J’ai un DEC en art plastique et un DEC en design. Je suis actuellement à l’université en peinture. J’aimerais un jour me consacrer à la peinture à temps plein », exprime Stéphanie.

Sophie Royer invite les artistes à continuer l’aventure avec une autre exposition qui devrait débuter en mai, suite au projet en cours. Une bonne idée pour joindre l’utile à l’agréable !


Auteur/trice