Jacques Baril, artiste-sculpteur de Gallichan, présente ses plus récentes œuvres dans une magnifique exposition intitulée Les missionnaires.  L’artiste, sensible à la transformation du portrait socio-économique de la région, a créé une dizaine de sculptures faites de pièces de machinerie et d’outils recyclés qui évoquent la transmission des savoirs de survivance.

Dans ce qu’il nomme la trilogie homme-travail-nature, Jacques Baril considère qu’il existe un geste commun qui relie la nature et les hommes à la vie : celui de se nourrir sans devenir une proie. Ces gestes sont transmis d’un à l’autre comme une mission, celle de perpétuer l’existence. Partagée entre l’éphémère et l’éternel, la démarche artistique du sculpteur est intimement liée à son environnement, un lieu paradoxal de confrontations et de symbiose homme-nature. « La survie reste encore la meilleure issue, non seulement la mienne, mais aussi celle des idées, des objets déjà créés que je réchauffe et que je rassemble afin de donner un nouveau sens à leurs existences et à la mienne. »

Jusqu’à ce jour, il considère que ce qui distingue encore au mieux l’homme des animaux est sa capacité à inventer des outils en utilisant tout particulièrement le fer, afin d’être plus fort, plus agile, plus grand ou plus petit. Selon lui, la transmission de ces apprentissages d’une génération à l’autre nous rend plus efficaces, mais toujours en vertu du travail.

« Ma mère était brave et sans peur, mon père était sage et rieur, ils m’ont enseigné le courage et la persévérance. Mon oncle était bûcheron et mineur, il m’a montré comment aiguiser une hache et m’en servir, mon grand-père était ébéniste et autodidacte, il m’a appris à donner du chemin à une égoïne et à apprendre seul. Tous ces gestes simples m’ont rempli de devoirs et d’histoire. »

L’exposition Les missionnaires est présentée au Centre d’exposition d’Amos jusqu’au 24 mai 2015. Prenez le temps d’aller y faire un tour!


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