Oui, on le croirait volontiers, après la visite au Centre d’art Rotary de la Triennale en métiers d’art 2015. Cette exposition d’envergure nationale, dont le vernissage avait lieu le 4 juin dernier sous la forme d’un cinq à sept, réunit les œuvres de 14 artistes de métier, et leurs créations valent bien qu’on s’y attarde, car elles sont de qualité.

Les disciplines des métaux, du papier, de la céramique, du verre, du bois, des cuirs, peaux et fourrures, de la pierre et des textiles sont représentées.

Diane Auger, sculpteure, Caroline Arbour, joaillière, Marc Boutin, sculpteur, Dyane Chevalier, céramiste, Nancy Couturier, verrier, Michel Drapeau, sculpteur/tourneur sur bois, Mathieu Gnocchini, maroquinier, Diane Lemieux, céramiste, Katia Martel, joaillière, Roger Pelerin, graveur, Jacques Pelletier, sculpteur, André Perron, sculpteur, sont de l’Abitibi-Témiscamingue. Karel Aelterman, ébéniste, et Claire Guérette, feutrière d’art, sont de l’Outaouais.

Véronique Trudel, responsable du Centre d’art Rotary de La Sarre, a pris la parole pour souhaiter la bienvenue à tous les invités et à la population. Elle a invité tour à tour le maire de La Sarre, Normand Houde, Marianne Breton, responsable par intérim de la collection permanente et de l’art public de l’Espace Pierre-Debain, et Luc Delavigne, président du Conseil des métiers d’art du Québec, à prendre la parole, le tout dans une ambiance très chaleureuse, dans l’expectative de connaître enfin le nom de l’artiste lauréat de cette première édition de la Triennale dont le travail impeccable de mise au point a été salué par les intervenants.

Rita B. Barette, présidente de la Commission des loisirs de La Sarre, nous en a fait l’annonce. Une salve d’applaudissements a accueilli Roger Pelerin, grand gagnant de cette première édition. Il ne s’y attendait guère et disait à qui voulait l’entendre qu’à ses yeux, plusieurs parmi les artistes présents étaient de meilleur calibre que lui pour mériter ce prix.

On reconnaît bien sa modestie proverbiale. Ce qui a ravi le jury dans l’évaluation de son travail à partir de nombreux critères, c’est d’abord l’originalité et la pertinence des sujets traités. Aussi ont-ils souligné le souci du détail, la précision, l’humour partout présent comme une signature, en quelque sorte. De même, une technique sans faille, fidèle aux plus anciennes traditions de la gravure, et l’on sait que le graveur englobe plusieurs autres métiers, anciens pour la plupart comme l’impression à la main, par exemple. Ce jury était composé de Gustavo Estrada, joaillier, Paula Murray, céramiste, et Éric Tardif, sculpteur. Reconnus professionnellement en métiers d’art, ils possèdent une expertise à titre d’évaluateurs au Conseil des métiers d’art du Québec.

Le Prix d’Honneur comprend une bourse de 1000 $ offerte par le Centre d’art Rotary et une exposition solo à l’Espace Pierre-Debain, la galerie en métiers d’art de la ville de Gatineau, inscrite à la programmation de 2016.

La Triennale réjouit l’œil dans son ensemble. On y devine l’expérience de nombre d’années dans chaque objet d’art. Ils n’ont pas une facture impersonnelle. C’est tout le contraire et pur raffinement. L’âme de l’artiste les illumine. On a créé des atmosphères en soignant chaque détail, on est resté fidèle à soi-même. Autant d’artistes, autant de façons de voir. Il faut regarder deux fois plutôt qu’une et il faut surtout lire la présentation de chacun d’eux et connaître leur démarche artistique particulière. Il y a plus d’un coup de cœur dans la salle…

De plus, pour ces artistes, le fait d’être associés à cet événement leur donne une visibilité exceptionnelle. On est tout sourire, on est en admiration devant de magnifiques et authentiques créations qui sont le résultat d’un travail de longue haleine. Chacun porte à bout de bras son savoir-faire et sa passion. Et tout cela transparaît dans les œuvres présentées. Pousser sa folie au point de non-retour, assumer surtout son amour de l’art pour l’art, voilà ce qui est palpable, quand on prend le temps de bien regarder.

Toute la population de l’Abitibi-Témiscamingue est invitée à visiter cette exposition fabuleuse et à voter pour le Prix du public. Les votes feront en sorte qu’une bourse de 500 $ sera décernée à un deuxième artiste de la Triennale en métiers d’art au terme de l’événement en septembre 2015. \


Auteur/trice

Chroniqueuse autodidacte pour L'Indice bohémien et pour le Journal Le Pont de Palmarolle. Les sujets couverts touchent, entre autres, l'actualité, la lecture, le jardinage, le végétarisme, l'interprétation de l'objet patrimonial, les arts visuels, le portrait, l'amour de la nature et de la culture. Prix de l'AMECQ 2019 pour la meilleure chronique Notre région a cent ans.