C’est devant une salle comble, le mardi 15 septembre dernier, que s’est tenu le premier Gala Rosée-Ann Frenette, dont le but était de faire parler de la cause du suicide en Abitibi-Témiscamingue, tout en amassant des fonds pour en faire la prévention. Suivant l’initiative de l’humoriste Derrick Frenette, le grand frère de Rosée-Ann, le musicien Jason Bajada et les humoristes Phil Roy, Adib Alkhalidey, Korine Côté, Étienne Dano ainsi que Philippe Bond ont fait vibrer les planches du Théâtre Télébec de Val-d’Or.

C’est un public fébrile qui a chaleureusement accueilli l’hôte de la soirée, Derrick Frenette, à son arrivée sur scène. L’humoriste n’avait même pas ouvert la bouche que la foule l’acclamait déjà avec une ovation debout. Cela n’a rien d’étonnant! Après une lettre ouverte écrite à sa sœur et partagée dans les réseaux sociaux une semaine auparavant, la publication de l’artiste est devenue virale. L’humoriste en a inspiré plus d’un en transformant sa peine en quelque chose de bénéfique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les artistes invités, des amis proches de Frenette, ont accepté d’embarquer dans l’aventure. L’assistance, quant à elle, donnait le ton d’un party de famille à ce gala, et ce, pour le plus grand bonheur de l’hôte de la soirée.

Lors de cette première, le public a eu droit à plusieurs révélations intimes. Tout a débuté avec la voix douce et feutrée de Jason Bajada. Un voile venait d’envelopper l’atmosphère du théâtre. « Ça y est, me suis-je dit, je vais brailler dans ce show-là, c’est sûr! »

En effet, j’ai pleuré. Dès que Phil Roy a posé les pieds sur les planches en accueillant l’auditoire avec un : « What’s up bitches?! », j’ai pleuré de rire. Ou plutôt non… j’ai pluré, (pleurer pas de e), parce qu’Adib Alkhalidey a montré qu’on avait tous le droit à l’erreur, comme d’entrer en sens inverse dans un sens unique, ou même d’oublier une voyelle le jour où l’on apprend l’alphabet. L’inconfort de Korine Côté à porter des skinny jeans (inconfort que je seconde, d’ailleurs…) a cédé la place au problème de jeu d’Étienne Dano, pour conclure avec la relation quasi intime de Philippe Bond et de Bernard (son tas de merde…). 

Entrecoupé de l’animation humoristique de l’hôte de la soirée, également metteur en scène de l’événement, c’est un gala bien ficelé et habilement orchestré que Derrick Frenette a su monter. Et ce n’est pas peu fier que l’humoriste admet, avec raison, que c’est là le plus bel accomplissement de sa carrière. Car Frenette, autant que chacun de ses invités, a su toucher le public et le faire mourir… de rire! C’est peut-être là aussi la preuve que la mort et le rire peuvent se côtoyer. Vraiment, Derrick, ça prenait bien Rosée-Ann pour te permettre de jouer devant une salle comble! Comme tu l’as si bien dit dans le spectacle, ta sœur avait toujours souhaité que tu lui écrives un numéro. Je parie que tu n’aurais jamais cru lui faire un gala! Gala qui a permis d’amasser la somme de 21 500 $… rapidement grimpé à 22 500 $ suivant une surenchère de Philippe Bond, incitant le public à chanter le refrain vers d’oreille de Phil Roy : Tourtière d’amour.

Derrick, tu n’as peut-être pas su retenir ta sœur avec un dernier Mac Poulet, mais tu as certes su lui démontrer, à ta manière, l’incroyable grand frère que tu es! \


Auteur/trice