Petits bonheurs n’a de petit que le nom. Et le public ! Malgré l’humilité apparente de cette appellation, cet organisme à but non lucratif, qui vise à favoriser l’éveil aux arts chez les enfants de 0 à 6 ans, a des impacts grandioses. Pour la première fois chez nous, dès le 23 avril et tout au long du mois de mai, des activités culturelles seront offertes aux tout-petits et à leurs familles dans les 5 pôles de la région.

À la frontière entre l’acte social et le développement de public, ce mouvement repose d’abord sur une philosophie, celle de mettre l’art et la culture au cœur du développement global de l’enfant. Ainsi est né à Montréal le festival printanier « Le rendez-vous culturel des tout-petits », qui a donné naissance au réseau Petits bonheurs, dont les membres sont des municipalités et des organismes qui partagent les mêmes valeurs. Parmi eux, la première « région » du Québec : l’Abitibi-Témiscamingue !

Ce qui unit les membres du réseau Petits bonheurs est d’abord un ensemble de valeurs qui met la famille et la communauté au cœur du développement de l’enfant. « Ces valeurs s’appuient sur la conviction que l’art agit comme un élément moteur à ce développement. C’est pourquoi il nous tient à cœur de le rendre accessible aux enfants, particulièrement à ceux provenant de milieux socio-économiques moins nantis », peut-on lire sur le site internet de l’organisme.

Pour Geneviève Béland, animatrice culturelle à la Ville de Val-d’Or et instigatrice du projet en région, il y a plusieurs avantages à adhérer au réseau. « Il y a des similitudes sociales et économiques entre Hochelaga-Maisonneuve et nous. Ici, le public n’est pas gagné d’avance à la cause culturelle. Mais lorsqu’on organise des activités pour les enfants, elles connaissent un grand succès. Et lorsqu’on touche les enfants, on rejoint nécessairement les parents, par la bande. » Toutefois, « le but n’est pas de développer les publics, mais bien de donner aux enfants des occasions de se développer à travers des expériences artistiques de qualité, conçues par des professionnels spécifiquement pour un public jeunesse », précise l’animatrice culturelle.

L’art pour favoriser la réussite scolaire

En plus d’offrir un festival, le réseau Petits bonheurs offre des ateliers d’expérimentation artistique aux enfants et développe une approche de médiation culturelle qui se déploie toute l’année. Les impacts positifs de la fréquentation et de l’expérience artistique sur les enfants, principalement ceux issus de milieux plus à risque de décrocher de l’école et de la société, sont remarquables. Selon une étude menée par la firme canadienne Hill Strategies, « plus tard dans leur parcours, 71 % des élèves défavorisés initiés à l’art ont réalisé des études collégiales après le secondaire contre seulement 48 % des élèves du même niveau socio-économique dépourvus du même accès. Les élèves considérés à risque étaient plus que deux fois plus nombreux à avoir obtenu un diplôme collégial s’ils faisaient partie de la cohorte la plus exposée aux arts dans l’enfance, (39 % contre 17 %). »

À la suite d’un forum organisé en février 2015 par le Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue ayant pour thème « Jeunes + culture = citoyens » autour des enjeux sur la citoyenneté culturelle des jeunes, il est apparu comme une priorité de structurer et d’améliorer l’offre culturelle pour les petits et leurs familles. C’est ainsi que l’idée d’adhérer au réseau en tant que région a résonné parmi les créateurs et diffuseurs d’ici. Un an plus tard, le Conseil de la culture, qui coordonne l’ensemble des activités sur le territoire, peut dire « mission accomplie » !

Spectacles de marionnettes, lectures de contes, expositions, projections de films de l’ONF, ateliers d’éveil à la musique, éveil au théâtre, création; l’offre couvre plusieurs disciplines et organismes à travers la région, de Ville-Marie à Pikogan en passant par La Sarre, Rouyn-Noranda, Val-d’Or, Amos et Lac-Simon. Pour connaître l’ensemble de la programmation, consultez la page Facebook de l’événement. \


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