Quand on pense à la saison estivale, on pense également à la saison des festivals ! En région, la variété de festivals ne cesse de s’accroître, tous plus originaux les uns que les autres. Mais derrière toutes ces sensations qui s’offrent à nous, le temps d’un événement, il y a le travail, les efforts et les idées de beaucoup, beaucoup de personnes. De plus en plus, les organisations s’engagent dans une démarche verte afin de réduire les impacts environnementaux reliés à la tenue de leurs activités. On voit ainsi les événements prendre progressivement en charge la gestion des matières résiduelles. Cependant, même si cette initiative est noble, elle ne constitue que la pointe de l’iceberg…


La norme
Il existe une norme québécoise sur le développement durable en matière de gestion d’événements : la gestion responsable d’événements, qui aide les organisateurs d’événements à orienter leurs choix et à pondérer leurs efforts dans leur démarche verte. Cette norme les invite à se pencher sur cinq grands thèmes qui permettent d’atténuer les impacts environnementaux reliés à la tenue de leurs événements.
D’abord, les fournisseurs : autant que possible, on doit choisir ceux qui adhèrent aux principes du développement durable (politique, engagement, certification, etc.) et qui ont leur siège social (ou un point de service) près du lieu de l’événement.

Ensuite, la gestion du matériel, des sources d’énergie et de l’eau : on fait référence ici aux 4R — repenser, réduire, réutiliser et recycler. Notons l’ordre des 4 R : recycler est en dernier, parce que même envoyée au recyclage, une matière doit être traitée, occasionnant donc des coûts et des impacts sur l’environnement ! Il faut toujours consommer moins pour qu’il y ait le moins possible à gérer par la suite. Sinon, on choisit de réutiliser ce dont on dispose déjà, on favorise des locations au lieu de l’achat et enfin, on pourra se pencher sur du matériel fait à partir de fibres recyclées ou recyclable. On favorisera également des sources d’énergie renouvelable et des mesures pour économiser l’eau avant, pendant et lors du démontage de l’événement.


La troisième étape est celle de la gestion des matières résiduelles. Il faut d’abord penser aux surplus de nourriture : vont-ils être redistribués, donnés à un organisme qui vient en aide aux personnes en difficultés ? La norme évalue s’il y a un système de gestion des matières recyclables et des matières compostables. Elle accorde également des points supplémentaires s’il y a présence de moyens de sensibilisation et de signalisation sur le lieu de l’événement et si moins de 20 % des matières résiduelles sont destinées à l’enfouissement ultime.


Quatrièmement, l’offre alimentaire doit favoriser les produits locaux. Pour un pointage maximal, plus de 50 % des produits doivent provenir de moins de 100 km du lieu de l’événement. L’autre moitié devrait au moins être certifiée équitable ou biologique.


Le cinquième et dernier aspect concerne le transport. Dans un premier temps, l’organisation peut comptabiliser le kilométrage effectué par l’ensemble des organisateurs de l’événement pour sa mise sur pied. À cette étape, les vidéoconférences, le covoiturage et la compensation des GES sont à privilégier. Ensuite, l’organisation peut comptabiliser le kilométrage de l’ensemble des participants et mettre en place des mesures visant à réduire leurs impacts reliés au déplacement, en favorisant des modes de transports tels que l’autobus, le vélo ou le covoiturage, par exemple.


Responsabilités des organisateurs
Bien entendu, il y a des contraintes un peu plus grandes en Abitibi-Témiscamingue que l’on ne retrouve pas dans les grands centres, particulièrement pour la proximité des fournisseurs. Cependant, de plus en plus d’organisations font des choix sensés quant aux produits offerts aux festivaliers : on voit des boissons alcoolisées québécoises, voire régionales, l’utilisation de verres (pour ne pas dire bucks…) réutilisables, de fontaines pour remplir les gourdes d’eau et éliminer l’eau embouteillée. On voit également de moins en moins des articles promotionnels qui finissent souvent à la poubelle, au recyclage ou pire, au sol sur les lieux de l’événement. Une mesure telle que l’implantation du verre réutilisable a vraiment surpris la première année, mais a été rapidement acceptée par les festivaliers.


Responsabilités des festivaliers
Les festivaliers, quant à eux, devraient soutenir les organisateurs d’événement à travers leur démarche verte. Des gestes simples comme apporter une gourde, utiliser un cendrier de poche plutôt que jeter les mégots par terre et utiliser les installations prévues pour la gestion des matières résiduelles contribuent à faire une grande différence, tout en minimisant les coûts reliés au nettoyage après l’événement : vider les bouteilles d’eau jetées au recyclage à moitié pleines, enlever les mégots et les déchets au sol.


Covoiturage, refus des articles promotionnels dont on n’a pas besoin, recyclage, sensibilisation auprès des autres festivaliers par rapport à la démarche verte de l’événement : ce n’est pas si difficile à appliquer ! Gandhi disait : soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ! Qu’attendez-vous ? \