Le Centre d’exposition de Val-d’Or accueillera du 1er avril au 22 mai prochain deux installations éphémères qui aborderont l’impermanence et le passage du temps. Andréanne Godin y présentera Les chambres qui me mènent à toi/The Rooms of You and I dans la grande salle tandis que Barbara Claus utilisera la petite salle pour y exposer Soleil noir, soleil jaune.

Andréanne Godin est originaire de Val-d’Or. Artiste de la relève, elle vit et travaille maintenant à Montréal. Barbara Claus est une Belge qui vit au Québec depuis maintenant plusieurs années. Les deux artistes ont déjà exposé à l’international, mentionne Mme Carmelle Adam, directrice du centre.

L’exposition d’Andréanne Godin mêle dessin, installation et photographie. Elle a reçu d’un inconnu, il y a une dizaine d’années, une boîte de crayons aquarellables ayant appartenu à sa femme décédée. En utilisant les pigments des crayons, elle a monté trois expositions. L’exposition actuelle est sa plus récente, alors que sa deuxième Quand les oiseaux n’auront plus rien à boire a été présentée au Centre d’exposition d’Amos l’an dernier. L’artiste a déjà également exposé à la Galerie York de Montréal dans le passé. À travers Les chambres qui me mènent à toi, l’artiste crée un lieu de recueillement et nous pousse à réfléchir sur l’effacement, sur les changements que peut subir un lieu ainsi que sur les traces qui demeurent.

Barbara Claus, quant à elle, sera en résidence et créera donc une œuvre in situ dans le Centre d’exposition qu’elle entreprendra une semaine avant le vernissage. Elle qualifie sa création de « performance intime ». Elle intègre le dessin, l’écriture, ainsi que la matière : plâtre, pigments, clous, néon, etc. en s’intéressant également à l’éphémère face à la permanence, la mort et les rituels.

Inévitable, donc, pour deux expositions qui s’intéressent au temps que soient abordées la mort et la mélancolie. Carmelle Adam explique qu’on prend rarement du temps pour l’introspection et qu’un deuil qui survient nous oblige à nous arrêter et à réfléchir au temps qui passe. La directrice du centre suggère par ailleurs une lecture orientale des créations des deux artistes. Ainsi, l’installation d’Andréanne Godin s’inscrirait dans le concept japonais du mono no aware, qui traduit une sensibilité et une mélancolie envers l’éphémère tandis que l’installation de Barbara Claus rappelle pour sa part le concept japonais du wabi-sabi, où on assiste à la beauté du vieillissement, de la modestie, de la simplicité.

Le plus intéressant dans le travail des deux exposantes, c’est la richesse de la recherche, du travail d’exploration que les artistes ont intégré dans leur processus créatif, nous confie Mme Adam. « Quand on traite de la mort, c’est qu’on parle de la vie, du recommencement perpétuel. » Deux expositions à voir, pour se rappeler du temps qui passe. \


Auteur/trice

Michèle Paquette est retraitée de l’enseignement des sciences naturelles au niveau collégial. Elle écrit dans L’Indice bohémien depuis 2013. Elle habite en Abitibi-Témiscamingue depuis 2006. Elle a vécu sur la Côte-Nord où elle s’est occupée d’environnement. Ici, elle s’intéresse tout particulièrement à la culture abitibienne.