Qu’est-ce que la culture pour les jeunes d’âge préscolaire ? Peut-être ai-je trop lu d’histoires d’enfants prodiges, mais j’avais pratiquement oublié que les enfants sont de grandes toiles à peindre. Afin de nous éclairer sur concept très large qu’est la culture, Vicky Ménard, professionnelle en petite enfance, nous propose quelques bases de pédagogie. En toute sincérité, je n’avais aucune idée du développement d’un enfant. J’espère que je ne suis pas le seul…

 

La première chose à savoir sur le développement de l’enfant est qu’il se fait sur cinq facettes : le cognitif (qui inclut le calcul mental, l’apprentissage des couleurs, les mots), le langagier, le développement psychomoteur, la motricité fine et le développement social. « Un enfant, ça apprend par le jeu. Les arts (le dessin, la peinture, le chant, la musique) sont utilisés pour passer notre message éducatif. On va chanter les couleurs, les parties du corps. L’enfant fait des liens avec le mot. Par ailleurs, chanter peut permettre de pallier à certaines difficultés du langage. »

 

Quand ils sont petits, les enfants sont axés sur le toucher, sur les textures. Les activités comme la peinture à doigts et la pâte à modeler développent beaucoup la dextérité fine. De plus, ces activités les calment et les centrent sur eux-mêmes. Les outils artistiques deviennent des outils pédagogiques. « On n’a pas le choix d’utiliser ces outils ; nous-mêmes, tout jeunes, étions assujettis à ces outils », ajoute Mme Ménard.

 

Une chanson peut également devenir un outil de discipline. Par exemple, une certaine comptine provoquera un déclic dans la tête de l’enfant, qui décidera de ranger les jouets. Ils l’entendent trois fois par jour. Au lieu de répéter plusieurs fois une chose, la comptine n’a qu’à être chantée une fois. Ça facilite la tâche des éducatrices et ce n’est pas agressant.

 

D’un point de vue culture populaire, les enfants absorbent une quantité incroyable de références très tôt : « Dès que Gangnam Style ou La reine des neiges joue, les enfants virent fous et apprennent les paroles par cœur. Dans un groupe, ils jouaient à La voix. Ils s’assoyaient sur des chaises et une personne chantait et les autres se tournaient. J’ai des enfants qui chantent les paroles de chansons des Cowboys Fringants et de Kiss. » À la base, ce sont les parents qui vont apporter ces références culturelles, car l’enfant ne peut pas aller les chercher seul.

 

Même si les enfants sont en constant développement, ils sont toujours créatifs : « Jusqu’à l’âge de trois ans, ils vont colorier de la même couleur. Ils vont avoir une phase qui peut être bleue et ensuite apprendre à insérer de nouvelles couleurs. Quand ils commencent à se dessiner, il y a une tête et les bras et les jambes partent de là. Plus tard, un corps est ajouté. »

 

Les comportements culturels varient bien sûr d’un CPE à l’autre. « J’ai déjà travaillé dans un CPE autochtone où la culture était vraiment mise de l’avant. Les enfants étaient habitués de jouer avec des tambours autochtones, sans toutefois être tapageurs, car ils étaient habitués de voir les adultes s’en servir », conclut Mme Ménard.

 

En conclusion, intégrer les arts, toutes disciplines confondues, à l’apprentissage d’un enfant, ça ne peut qu’aider au bon développement de celui-ci. Je suis heureux de constater qu’à travers toute cette austérité, ce soit encore respecté ! \


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