Dans le cadre du renouvellement de la politique culturelle du Québec, Geneviève Béland et Mathieu Larochelle ont déposé un mémoire sur les lieux de diffusion alternatif. Dialogue entre les deux auteurs sur leur motivation et leur passion.

M.L.

 

C’est à l’Agora des Arts qu’on s’est dit qu’il faudrait parler des milieux alternatifs.

G.B.

 

On avait une perception qu’on partageait et qui était déjà juste, avant même notre grand sondage exhaustif. Ça fait longtemps qu’on travaille tous les deux dans le secteur de la culture ; on a un instinct appuyé sur une expérience. Pour mériter le titre de mémoire, on s’est dit qu’il fallait avoir une approche plus scientifique. On a mis en place un sondage pour confirmer ou infirmer.

M.L.

 

Notre hypothèse de départ : les bars-spectacles sont essentiels au développement culturel. Ce sont eux qui développent la culture marginale ou la culture pop qui est encore au stade d’émergence. C’est grâce à eux que la clientèle se fidélise aux groupes, qui peuvent ensuite remplir des festivals ou des salles traditionnelles.

 

G.B.

 

La première fois que j’ai réfléchi au rôle des salles alternatives, c’est le FME qui avait commandé une étude à Art Expert qui parlait de la place de la musique émergente au Québec. L’idée était que le gouvernement devrait soutenir ces lieux-là, dont certains sont précaires d’un point de vue technique.

M.L.

 

Ce n’est pas vrai que la culture se fait uniquement dans les secteurs subventionnés actuellement. Il faut qu’une reconnaissance des autres lieux de diffusion s’installe. Il faut décloisonner la culture.

 

G.B.

 

On a remarqué que ce qui poussait les gens à aller dans une salle alternative plutôt qu’une salle conventionnelle, c’est principalement les facteurs expérientiels tels que l’ambiance et la proximité avec l’artiste. Que ce soit en Abitibi ou à Montréal, les enjeux sont sensiblement les mêmes.

M.L.

 

Il y a un réseau des salles alternatives, mais il est plutôt « montréalocentrique ». Il pourrait devenir provincial suite à notre démarche.

G.B.

 

On relève aussi qu’il y a de plus en plus d’offres. Les intérêts des spectateurs se parcellisent. Il y a aussi l’idée d’une certification pour que les salles soient reconnues sous des critères précis.

Les salles alternatives sont précieuses et leur santé ne tient souvent qu’à un fil. Elles sont les gardiennes d’une certaine diversité dans l’offre culturelle et offrent des expériences tantôt intimes, tantôt festives, mais toujours très humaines.

 

Souhaitons que suite au dépôt de leur mémoire, le ministère de la Culture et des Communications du Québec reconnaisse le rôle majeur des lieux de diffusion alternatifs au Québec. \

 

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