Chanter devant un miroir, marmonner des paroles en voiture, fausser sous la douche et se faire des chorégraphies dans le salon; tout le monde aime se prendre pour une star l’espace d’un moment. À Rouyn-Noranda, la soirée Simulatron, c’est exactement ça ! Un concours de lipsync qui plait autant aux chanteurs muets qu’aux amateurs d’air guitar. Discussion avec Maude Letendre.

 

M.L.

 

 

Le but est de faire quelque chose de fou, sur de la musique. Lors de notre soirée à la Scène Évolu-Son, une dizaine de numéros sont présentés. Les styles sont libres : il peut y avoir autant du Ariane Moffatt que du Queen ou du Vanessa Paradis.

I.B.

 

Vous avez monté un beau concept. Comment en êtes-vous arrivé à ce résultat ?

M.L.

 

 

 

Ça faisait longtemps qu’on pensait organiser un concours et ça prend un certain temps pour motiver les gens. Il y en a eu entre autres au Cabaret de la dernière chance. Nous voulions lancer un concept inspiré des grandes émissions comme La Voix ou American Idol et calquer les caractéristiques de ces émissions-là. Il y a trois juges sur scène : un gentil, un branché et un très méchant. Notre juge méchant l’est vraiment.

I.B.

 

Un croisement malsain entre Serge Denoncourt et Simon Cowell ?

M.L.

 

 

On peut dire. Après deux-trois numéros, le public est saisi par le personnage jusqu’à ce qu’il comprenne que c’est ridicule. C’est drôle, car les gens viennent présenter leur numéro, mais les interventions des juges ajoutent au spectacle.

I.B.

 

À quoi attribuez-vous l’engouement pour ce genre de soirée ?

M.L.

 

 

 

En premier lieu, ce qui crée l’engouement est que ça s’adresse à un large public. Il y a bien des gens qui voudraient monter sur scène, mais qui n’ont pas nécessairement de talent musical. Un concours de lipsync s’adresse à ceux qui veulent vivre cette expérience sans grands engagements. Ce qui intéresse les gens, c’est de faire le fou et s’amuser devant un public et leurs amis. C’est un moment de délire.

I.B.

 

Pas besoin d’avoir une expérience de scène pour participer ?

M.L.

 

 

Il serait faux de croire que les participants viennent tous de l’improvisation ou du théâtre. Bien des gens viennent de l’extérieur veulent simplement changer la grisaille du quotidien.

I.B.

 

L’ambiance de la soirée est-elle aussi particulière ?

M.L.

 

 

Le thème du Simulatron s’inspire des manèges de Beauce Carnaval et de Cooney Island : à la fois vieux et cool, déglingué et plein de couleurs. Y’a un côté rétrofuturiste.

 

Pour la première édition, il y avait déjà une cinquantaine de spectateurs au rendez-vous. Et ça ne fait que commencer…\


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