Ils sont amoureux du sport et de l’image. Lui étudie en marketing, elle en psychologie. Lui fait des films depuis qu’il est tout petit comme un passe-temps, elle, de la photographie et du dessin. Il est Marc-Antoine Jodoin, elle est Michelle Beaudoin. Ils se sont rencontrés il y a 4 ans et depuis, ils travaillent ensemble à mettre en image leur créativité.

 

Autodidactes du cinéma, ils ont commencé en faisant un film sur le frère de Marc-Antoine, Louis-Philippe, un jongleur. Premier exercice de réalisation, ils ont adapté en film un numéro de jonglerie. Par le jeu avec les cadrages et l’exploration des raccords dans le mouvement, avec le mélange de la magie de la jonglerie avec celle du cinéma, un premier court-métrage est né.

 

Voulant poursuivre leur exploration et travailler davantage la narration, ils élaborent le scénario d’Aperception, court-métrage qui reflète les sacrifices accompagnant chaque décision dans la poursuite des rêves de jeunes ambitieux. Certaines scènes ont été tournées à une température ressentie de -47 degrés ! L’équipe et l’équipement ont dû travailler fort pour arriver à canner le matériel sans décharger leur pile respective au point de les faire mourir. La caméra glisse elle aussi sur la glace et nous fait comprendre qu’on se relève seul et qu’il est impossible de savoir exactement quels sont les meilleurs choix pour notre avenir, que la vie réside peut-être surtout dans la prise de décision, dans le présent du mouvement.

 

Ils fondent aussi une compagnie de production, Bojo’s film, où ils peuvent explorer l’univers de la publicité et des productions plus corporatives afin d’offrir leurs services à la population d’Amos-région.

 

Poursuivant leur désir de développer le travail de préproduction, ils s’attèlent à un nouveau projet où la danse devient cette fois-ci le prétexte pour développer une amitié entre deux personnages, avec les drames et tensions qui ponctuent la vie. Marc-Antoine et Michelle réussissent le tour de force de réunir 7 musiciens en studio de son, deux comédiens, et leur équipe de tournage de même que des amis bénévoles pour écrire, scénariser, découper et storyboarder une nouvelle histoire. Tout un défi puisque tous ces gens n’habitent pas la même ville ! Défi relevé, la préproduction se fait rapidement et ils arrivent à faire le tournage dans les délais, malgré les sept différents lieux de tournage. C’est en postproduction que Marc-Antoine confie avoir fait la découverte d’un tout autre volet bien réel en cinéma, la réécriture de l’histoire. Il témoigne :

 

« Aujourd’hui, nous sommes très fiers de tout ce que l’équipe a fait en tournage, mais nous sommes un peu en mode panique puisque l’histoire et l’émotion voulue ne ressortent pas du tout comme prévu. Nous avions comme objectif principal de pratiquer différentes techniques de réalisation, ce film est très expérimental pour nous. En effet, on a surtout cherché à pratiquer des méthodes de réalisation et des techniques. Tous les plans voulus et prévus sont réussis, les scènes sont énormément fluides, les transitions de scènes sont belles, les acteurs ont réussi à donner une bonne performance et derrière la caméra, nous sommes rendus extrêmement efficients comparé à nos précédents films. Il nous faut remonter le contenu narratif, modifier les scènes et l’ordre des plans. »

 

Pour l’été prochain, ils planifient prendre plus de temps encore en préproduction pour écrire un scénario qui serait davantage à la hauteur de leurs attentes. Ce duo vise la perfection. En attendant, vous pourrez voir sur grand écran le deuxième court-métrage Aperception, au Conservatoire de musique de Val-d’Or dans le cadre du 7e Festival de cinéma des gens d’ici, le samedi premier octobre à 19 h. \

 

Page Facebook Bojo’s Film 

Site Web

YouTube: Aperception – A Short Film


Auteur/trice

Artiste multidisciplinaire et cinéaste indépendante, Béatriz Mediavilla est née en 1972 à Rouyn-Noranda, où elle demeure toujours. Détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études cinématographiques, elle enseigne le cinéma au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue. Parallèlement, elle a notamment réalisé l’ouvrage collectif multidisciplinaire Ce qu’il en reste : dialogue artistique sur la mort (2009), et a publié Des Espagnols à Palmarolle dans Nouvelles Explorations (2010) et dans Contes, légendes et récits de l’Abitibi-Témiscamingue (2011). Elle a également publié Entre les heures dans Rouyn-Noranda Littéraire (2013). Danse avec elles, son premier long métrage documentaire a connu une belle réception et a été présenté dans différents festivals, entre autres, à Montréal, Québec, Toronto et Vancouver, mais aussi La Havane et New York. Son deuxième long métrage, Habiter le mouvement, un récit en dix chapitres, a aussi été présenté dans plusieurs festivals dans le monde. Il a remporté entre autres, le prix du meilleur documentaire de danse au Fine Art Film Festival en Californie, meilleur long métrage documentaire au Utah dance film festival et le prix de la meilleure oeuvre canadienne au festival International du Film sur l’Art de Montréal. Son plus récent court métrage Axiomata, a aussi été sélectionné dans différents festivals à travers le monde.