Le 6 octobre  dernier, une formation sur la médiation culturelle avait lieu à Val-d’Or et était présentée par Marc Pronovost, directeur général et artistique de B21, une entreprise d’économie sociale. Qu’est-ce que la médiation culturelle et quelle est la différence entre celle-ci et la démocratisation culturelle ? Paul-Antoine Martel, animateur à la vie rurale et communautaire de la Ville de Val-d’Or, explique comment ce principe a été intégré en sein de leurs pratiques.

 

« Tout a commencé lorsque que la Ville a participé à une planification locale en petite enfance en lien avec le programme Avenir d’enfants, un partenariat entre le Gouvernement du Québec et la Fondation Chagnon. Habituellement, la Ville n’a pas de rôle à jouer en petite enfance. Nous avons cherché par quel moyen nous pouvions poser des actions, nous avons alors pensé à la médiation culturelle. Nous cherchions un projet pour les jeunes enfants et leurs parents. Il n’y a pas tant d’expertise en région, il fallait donc créer, à la fois, l’offre et la demande. »

 

Le but de la première année était de soutenir des actions en médiation culturelle, donc de créer une certaine expertise et documenter le tout. Marie Eykel a alors été invitée pour faire la lecture d’un conte, mais surtout vu son expérience en médiation culturelle. Depuis plusieurs années, Mme Eykel utilise des stratégies d’action culturelle auprès de mères défavorisées dans Hochelaga-Maisonneuve avec comme but de leur donner du pouvoir sur leur vie et d’améliorer leur confiance en elles, de briser l’isolement et enfin de les laisser libérer leur créativité dans leur propre vie.

 

Ensuite, une formation en médiation culturelle pour les artistes a été organisée en collaboration avec le Conseil de la culture. Un appel de projets a été lancé, et trois d’entre eux ont été retenus, dont un par des professeurs du Centre de musique et de danse de Val-d’Or afin de monter un spectacle avec le même groupe durant cinq ans pour analyser l’évolution.

 

« L’an dernier, ma collègue Geneviève Béland a décidé de pousser plus loin le concept de culture pour les 0 à 5 ans et est entrée en contact avec Petits Bonheurs, le rendez-vous culturel des tout-petits, afin de faire une programmation propre à l’Abitibi-Témiscamingue. Nous en avons profité pour faire de la formation en lecture de contes et offrir du soutien à des parents dont les enfants sont un peu isolés. Ils étaient accompagnés par le conteur Guillaume Beaulieu qui leur donnait des trucs pour lire des histoires et ensuite mieux les outiller. Notre travail actuel est de témoigner des expériences qui ont été menées, de continuer d’outiller les artistes pour qu’ils offrent de la médiation culturelle et de sensibiliser les organismes à l’effet qu’il existe de nouvelles façons plus ludiques d’intervenir, qui atteint les mêmes objectifs », développe M. Martel.

 

Il faut faire la distinction entre la médiation culturelle et l’art-thérapie. La médiation sert à faire le lien entre deux entités, c’est un intermédiaire. La création artistique devient un moyen de rencontre entre des gens du public et de la communauté et un artiste ainsi qu’entre les gens eux-mêmes. C’est un principe plus qu’une technique. C’est une façon de démocratiser l’accès à la création. Pour que le maillage se fasse aisément, il faut que l’offre soit présentée par des médiateurs culturels et que la demande soit réclamée par les organismes hôtes. \


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