Depuis septembre 2009, KeepHope Productions a non seulement produit près de 100 spectacles en Abitibi-Témiscamingue avec des groupes en provenance des quatre coins du globe, mais a également créé une scène culturelle indépendante à l’image de son souhait : revoir la scène punk régionale active, comme dans le temps.

 

Pour la soirée 7e anniversaire, KeepHope Productions recevait un pilier de la musique punk/métal/hardcore du Québec au Cabaret de la Dernière Chance : Overbass, qui allait partager la scène avec Abitabyss, band de brutal / death / grind/black / old school à saveur humoristique, de Politess, groupe grindcore de Drummondville réputé pour ses prestations dignes d’intenses bombes atomiques, et finalement, de Sandblast, fier représentant de la scène témiscabitibienne se décrivant comme un groupe chaud / loud / heavyblues / mud‘n’roll / sludge southern / stoner metal pesant. Oui, tout ça !

 

C’est la passion, le plaisir et un trip d’anniversaire qui a plutôt bien tourné qui ont fait qu’ado, Antoine a commencé à produire des spectacles et faire revivre la scène punk en Abitibi-Témiscamingue. Gagnant du galon année après année, Antoine a fêté le 17 septembre dernier les 7 ans de KeepHope Productions, son bébé à qui il donnait naissance sans trop le savoir, alors qu’il fêtait lui-même ses 15 ans.

 

Aujourd’hui, je rencontre Antoine pour discuter projets et passions.

 

IB

Antoine, ton bébé a maintenant 7 ans. Vis-tu de ton entreprise, est-ce un side-line ou seulement une grosse passion assouvie ?

AD

 

 

 

J’adorerais pouvoir en vivre, ou même encore que ça soit un side-line, mais la réalité est bien loin derrière ça. C’est une passion qui brûle en moi depuis toujours, j’adore la musique et les spectacles !

IB

Les anecdotes qui te viennent en tête, au cours des sept dernières années ?

AD

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À notre 6e anniversaire, on a reçu un dude déguisé en poulet qui célébrait son enterrement de vie de garçon, ça, c’était bien drôle. Sinon, à mon tout premier spectacle, à Val-d’Or avec La Gachette, nous sommes allés manger une dose de gras aux petites heures du matin, puis la serveuse dernière le comptoir devait être plus wasted que nous tous rassemblés ! Au final, je pense que j’ai jamais payé ma poutine et on a bu quelques bières en sa compagnie. Le lendemain, pour mettre un peu plus de piquant, on a eu droit à trois batailles à notre sortie de l’hôtel… c’était trash.

 

La dernière fois que Planet Smashers est passé au Cab’, le plancher bounçait tellement, que tout le monde au sous-sol est sorti de peur que le plancher s’effondre sur eux !

 

Une fois, fin novembre, il y avait une grosse tempête de neige. Ce soir-là, je produisais Total Chaos de la Californie. Les gars sont arrivés en ville sans chauffage dans leur fourgonnette avec à peine une petite laine sur le dos. Ils ont fait Ottawa – Rouyn en plus de 16 heures. On a eu chaud !

 

Sinon, j’ai en tête de nombreuses fins de soirées un peu trop arrosées, de bonnes blagues qui n’étaient pas si bonnes que ça finalement, et bien des levers de soleil qui arrivent trop vite !

IB

Quel a été le point marquant de ta soirée 7e anniversaire ? 

AD

 

 

 

 

 

Voir les vieux punks et métalleux sortir de leurs tavernes pour venir revoir Overbass. Découvrir qu’Overbass voyage dans un autobus de tournée, avec leurs deux chiens. Les groupes complètement en feu, une belle foule chaleureuse, des souvenirs qui ont refait surface avec Overbass, et des vapeurs de bonne Trou Du Diable, qui sont partenaires de mes événements depuis un peu plus d’un an.

IB

 

 

À quelques heures de la soirée, il ne restait que quelques billets disponibles. Finalement, avez-vous fait salle comble ? Combien de KeepHopeux étaient présents ?

AD

 

 

Plus de 100 personnes ont franchi les portes du Cabaret pour venir faire la fête ! Ce n’était pas sold out, mais comme on dit, y’avait du monde à messe !!!

IB

Un commentaire que tu retiens? Quelque chose que tu te fais souvent dire et qui te flatte ?

 

AD

 

 

 

Je me fais souvent dire que je suis le meilleur promoteur du Québec. Ça fait chaud au cœur à chaque fois ! On me dit que l’accueil est comparable à celui vécu par les bands en Europe et que le public est juste malade !

IB

Combien de spectacles approximativement produis-tu par année ?

AD

J’ai perdu le décompte, mais c’est autour d’une centaine de spectacles en 7 ans. Je dirais plus ou moins 14 spectacles par année.

IB

D’où viennent tes groupes les plus éloignés ou « exotiques » ?

AD

 

 

 

 

 

The Resignators de l’Australie, Antillectual des Pays-Bas, DeeCracks de l’Autriche, The Headlines de la Suède sont pas mal les groupes les plus exotiques que j’ai reçus. Sinon j’ai aussi reçu de nombreux groupes français, canadien ou américain tels que Tagada Jones, Parrabellum, Dayglo Abortions, DOA, The Slackers, Total Chaos, City Mouse, Guérilla Poubelle, ou encore de l’Angleterre avec The Vibrators, The Murderburgers et plusieurs autres.

IB

À combien d’heures estimerais-tu l’organisation d’un spectacle régulier, avec deux ou trois groupes comme KeepHope le fait généralement ?

AD

Je ne sais pas… j’arrête de compter après la première heure, sinon ça me découragerait trop ! Décidément beaucoup, beaucoup d’heures !

IB

Qu’est-ce qui te pousse à continuer, après 7 ans ?

AD

 

 

 

Des fois, je me pose la question… La passion sans aucun doute, l’amour de la musique, l’amour reçu du public, les bons commentaires sur mon travail. Faire des rencontres extraordinaires, se faire de nouveaux amis, découvrir de la nouvelle musique.

Pour Antoine, KeepHope c’est beaucoup d’heures, d’implication et plusieurs risques. Mais c’est aussi vivre sa passion et avoir la liberté d’organiser les spectacles comme il le souhaite. C’est baigner dans la musique, développer beaucoup d’amitiés et avoir ben-ben du fun. Pour la suite, let’s keep hope, la scène punk n’est pas prête de s’éteindre ! \


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