Une fois de plus, l’auteure abitibienne Claire Bergeron tire de l’ombre une page intrigante de notre histoire avec son tout nouveau roman, Les enfants de Putainville. Dans cette intrigue à saveur historique, c’est le domaine minier de l’Abitibi qui sert de toile de fond. L’action se déroule à la fin des années 1930 et au début des années 1940, à Roc-d’Or, près de Malartic. Ce village non incorporé en est un de squatteurs qui y vivent sans église, sans école et sans force de l’ordre. L’illégalité, l’amoralité et la dépravation règnent dans ce milieu de vie où les mineurs arrivent et repartent. 

Hélène croyait avoir trouvé une existence paisible pour elle, Michel et Amélys en se remariant à Octave, un médecin, quelques années après le décès d’Émile, l’amour de sa vie et père de ses enfants. En apparences, Octave semblait le candidat idéal pour permettre à Hélène de s’épanouir et à ses enfants de retrouver une dynamique familiale plus normale. Mais le ciel bleu se transforme rapidement en nuage gris lorsqu’Octave ferme son cabinet de médecin à Montréal pour s’installer à Roc-d’Or, en Abitibi, avec Hélène et les enfants. Bien malgré elle, la nouvelle mariée s’installe à l’auberge construite par son mari avec l’héritage laissé par Émile pour instruire ses enfants. Dans ce lieu de débauche, la vie s’organise difficilement. Chez Octave, l’ensemble de l’immeuble respire la perversion : débit de boisson, jeux d’argent illégaux et prostitution. Les événements malheureux s’enchaînent jusqu’au jour où Hélène disparaît mystérieusement. Jamais cette mère de famille n’aurait abandonné ses enfants dans cet endroit surnommé Putainville. Une longue enquête policière commence alors pour découvrir ce qui est arrivé à cette femme.

Claire Bergeron a réussi à fignoler le tout avec doigté puisque le lecteur se plaît à plonger dans ce lieu où règnent la corruption, le mensonge, la trahison et le péché. La recherche historique est rigoureuse et le cadre sociopolitique de cette époque est intégré à l’action principale avec brio. La fiction et la réalité sont bien amalgamées… c’est à s’y méprendre. Suspense, émotions, retournements dramatiques… tout y est pour capter l’attention du lecteur de la première à la dernière page. Voilà un autre roman digne de mention pour cette auteure qui en est à son septième ouvrage. 


Auteur/trice

Originaire du Témiscamingue, Dominique Roy est enseignante au secondaire depuis 1999. Elle complète actuellement une maîtrise en éducation spécialisée en formation à distance. Sa grande passion : la langue française. Ses passe-temps préférés : lire et écrire. D’ailleurs, elle rédige des articles à la pige pour quelques journaux et magazines depuis plusieurs années en plus de conceptualiser, rédiger et réviser des ressources pédagogiques. Son premier article pour L’Indice bohémien, elle l’a écrit en octobre 2011, et cette collaboration perdure depuis tout ce temps.