Du 8 juin au 2 septembre, près de 400 œuvres, en provenance de 21 pays, seront exposées à la galerie du Rift de Ville-Marie pour la Biennale internationale d’art miniature (BIAM). Une grande exposition, dont les pièces doivent avoir pour format maximal une dimension de 7,6 x 10,2 cm (3 x 4 pouces). 

Petites œuvres, certes, mais d’une grande signification, comme l’explique Émilie B-Côté, directrice du Rift : « Il faut que l’œuvre dise autant en miniature qu’en grand format. C’est un véritable défi d’efficacité du message. »

Parmi les participants, on retrouve des passionnés de miniatures et d’autres qui osent se frotter pour la première fois à cet art particulier. « On a toujours des artistes de la région qui se mettent au défi de créer quelque chose en plus petit », indique Émilie B-Côté. Artiste multidisciplinaire de Rouyn-Noranda, Ariane Ouellet s’était attelée à la réalisation d’une immense murale à l’été 2017. Cette fois, elle touchera à un tout autre format en exposant une variation miniature d’une série présentée dans son format original à la galerie Rock Lamothe de Rouyn-Noranda.

Créer une œuvre de petit format est un défi pour l’artiste, mais aussi pour la personne qui la reçoit. La taille force également le visiteur à aborder l’exposition autrement. Il importe de prendre le temps d’entrer en contact avec l’œuvre pour en voir l’ensemble des nuances et les petits détails. Cette attention crée un rapport d’intimité avec la miniaturisation. « On a des loupes à disposition du public pour mieux apprécier les détails. Certaines œuvres sont encadrées; dans de rares cas, il est possible de les manipuler, mais pas toujours », nuance Émilie B-Côté.

La diversité des origines des œuvres couplée à des techniques et des genres variés rehaussent l’intérêt pour cet événement. Dans l’exposition, la sculpture et le bas-relief, le dessin, la peinture, l’estampe et les arts numériques se côtoieront sous la thématique de la lumière. L’ajout du numérique est une nouveauté cette année; on y retrouvera de tout, des créations sur Photoshop jusqu’à des œuvres animées sur téléphone. « La lumière n’était pas une thématique imposée aux artistes. C’est plutôt pour nous. On utilise une thématique pour donner une direction à l’événement et une ligne directrice pour le montage de l’exposition. Notre défi est de prendre ces 400 œuvres et d’en faire une très grande », explique Émilie B-Côté.

LA BIAM S’ÉTEND

Il s’agira de la 14e Biennale internationale d’art miniature du Rift. La formule a fait ses preuves et attire des artistes d’aussi loin qu’Israël, la Suisse, la France, l’Italie, la République tchèque, l’Allemagne, l’Australie, la Croatie et Argentine. En créant cet événement unique dans la région, la rareté a eu raison de l’éloignement. Il en résulte une haute concentration d’artistes. « C’est tout de même étonnant de voir qu’il y a 21 pays qui connaissent Ville-Marie! » s’exclame Émilie B-Côté.

Outre la formule exposition, la Biennale visite également les écoles du Témiscamingue. Plusieurs centaines d’enfants recevront la visite d’animateurs qui leur feront confectionner des lanternes qui seront ensuite intégrées à l’exposition. Les jeunes reçoivent une petite trousse qui renferme du matériel pour réaliser leur projet. Une manière de leur présenter la biennale et d’y participer du même coup.

Pour les personnes qui voudront prolonger le plaisir ou y prendre part à distance, le Restaurant La Bannik, la Caisse Desjardins de Ville-Marie, Eugène Auberge/Bistro et le Club de Golf exposeront des œuvres miniatures tirées des biennales antérieures. Le site web du Rift mettra également en ligne une exposition virtuelle avec les œuvres de cette 14e édition.


Auteur/trice

Lise Millette est journaliste depuis 1998, tant à l'écrit qu'à la radio. Elle a également été présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). En Abitibi-Témiscamingue, elle a été rédactrice en chef de L'Indice bohémien en 2017 et depuis, elle continue de collaborer avec le journal.