Abitibi 360 – Territoires et identités est un documentaire en réalité virtuelle réalisé par les cinéastes abitibiens Serge Bordeleau et Cédric Corbeil. D’abord présenté au Festival du nouveau cinéma et aux Rendez-vous Québec Cinéma, le projet a connu un grand succès cette année en étant sélectionné pour le Marché du film du Festival de Cannes (sous le pavillon Québec Créatif de la SODEC), puis a été présenté au World VR Forum à Crans Montana en Suisse. Le projet sera exposé, pour la première fois dans sa version intégrale, au Centre d’exposition de Val-d’Or du 2 novembre au 2 décembre prochain.

On entre dans la salle et on a toute une surprise! Au centre, la portière d’une voiture de stock-car. Est-ce que la voiture est un artefact (puisque nous sommes dans un centre d’exposition) qui nous permettrait de tracer des liens et des connexions entre objets réels et représentés? On a la sensation de reconnaître des images qui font référence à l’Abitibi, mais à travers un zoom inconnu.

Autour, plusieurs photos de grand format; des panneaux qui, ensemble, saisissent et commentent des scènes et réfléchissent un panorama reconnaissable. Comme si l’exposition jouait le rôle d’un souvenir après un voyage. Un environnement intime à l’horizon immense.

Plusieurs thèmes ou réalités régionales – Royaume, Profondeurs, Grand lac, Exil, Ferraille, Hiver, Paysages – font voir l’Abitibi, son territoire, à la recherche de diverses identités que l’on redécouvre à travers l’exposition. Un itinéraire, à la fois imaginaire et bien de chez nous, qui veut ramener le temps. On éprouve un sentiment d’appartenance parce que les lieux évoquent notre passage. Et pourtant, il s’agit de réalité virtuelle.

La réalité virtuelle n’a pas de cadre. C’est sa circularité et son mouvement que veut mettre en avant-plan le vidéaste parce que le médium est une captation sphérique, une mappemonde en quelque sorte. La photo recrée ou redonne un cadre rectangulaire à ces points de vue, à ces perspectives. La photo agit alors de repère, tel un signe de piste.

Et si l’exposition Abitibi 360 était un désir de territoire à travers les yeux de Serge Bordeleau?


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