La pluie avait beau envelopper le temps de grisaille dans la Maison du Frère-Moffet de Ville-Marie le 28 septembre, un groupe animé a eu vite fait de chasser la tristesse de l’automne. Des notes d’accordéon, des chants et un récital improvisé de poésie. La petite maison de bois située non loin du lac Témiscamingue a été le rendez-vous discret de poètes venus présenter leurs compositions.

Sous un édredon de pluie
La ville est endormie
Pluie

Dans la pénombre de l’endroit, le coordonnateur de la maison, Dominic Bérubé, avait pris soin de feutrer l’ambiance. Déguisé en amiral pour l’occasion, il a accueilli à bord l’équipage de poètes venus avec leurs cahiers, leurs cartables, leurs bouts de papier ou simplement leur mémoire. Des morceaux de souvenirs, d’expériences vécues, de faits tragiques ou simplement de réflexions anodines ou plus profondes sur les petites joies du quotidien. Le public a été ému par les chansons de Josée Lefebvre, accompagnée de son accordéon, et par les mots de Laura Morin-Parent.

Surexposée.
Je vais survivante,
Mais où donc?
Terminus – destination trauma
Nous referons ce rond-point combien de fois

Et pour détendre le tout, l’univers déjanté d’Adam Crépeault qui a généré de grands éclats de rire avec ses poèmes tout aussi étonnants que déroutants.

J’ai un vrai beau projet d’affaires
Très certainement qu’il va te plaire
On se partira une compagnie
Avec de la mousse de nombril
Ceux qui en ont, venez m’en porter
On fabriquera des oreillers

Les poètes en herbes, aussi jeunes que 12 ans, ont vite laissé leur timidité de côté pour s’approcher du micro. Au terme de la soirée, un seul souhait : reprendre l’exercice.


Auteur/trice

Lise Millette est journaliste depuis 1998, tant à l'écrit qu'à la radio. Elle a également été présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). En Abitibi-Témiscamingue, elle a été rédactrice en chef de L'Indice bohémien en 2017 et depuis, elle continue de collaborer avec le journal.