En ce début de printemps, synonyme de renaissance, les objets dont vous souhaitez vous débarrasser peuvent avoir une deuxième vie. Le saviez-vous? Le tri, le recyclage et enfin la réutilisation sont l’affaire de tous : la Ressourcerie Bernard Hamel s’occupe de remettre en état vos vieux meubles, votre vieille vaisselle, votre vieux chandail et même vos vieux livres.

On vous en parle à travers une entrevue réalisée avec Isabelle Leblanc, gérante du magasin les 101 trouvailles. Femme curieuse et sensible à l’environnement, elle s’investit à fond dans ses tâches : « J’ai la ferme conviction qu’en réutilisant les objets, on peut stopper la croissance et la surconsommation. » Fidèle à ses valeurs, elle s’efforce d’être une citoyenne engagée dans sa communauté et de prendre le temps pour ce qui compte vraiment en faisant des choix qui rapportent sur le long terme. L’objectif principal pour le magasin des 101 Trouvailles est de valoriser la réutilisation plutôt que l’achat d’objets neufs.

La Ressourcerie Bernard Hamel est divisée en plusieurs branches offrant différents services : la Porte 5 (dépôt des objets usagés), La Friperie, le magasin des 101 Trouvailles (objets du quotidien) et enfin, la banque alimentaire. À elle seule, la Ressourcerie revalorise les objets jetés, limite le gaspillage alimentaire et, pour que tout cela fonctionne à merveille, elle crée de l’emploi. Au total, près de 50 salariés à temps plein et beaucoup de fidèles bénévoles travaillent pour fournir ces services dans un bel esprit de communauté!

Parlons concrètement : en quoi ces gestes sont-ils des actes écologiques?

La Ressourcerie applique la politique des 4R, fer de lance du mouvement zéro déchet : réduire, réutiliser, recycler et repenser. Les gens peuvent apporter leurs objets à la Porte 5 située à côté de la Friperie. C’est là que s’effectue un premier tri pour séparer et organiser. Un classement scrupuleux est effectué : séparation du plastique, des métaux, des électroménagers, des meubles, des livres, de la vaisselle, des vêtements, etc.

Pour Isabelle, le même rituel se répète chaque matin : elle décharge le camion contenant des palettes de boîtes de tous genres, près d’une trentaine. Le placement est de mise dans le magasin pour la vente ferme, une grossejob d’organisation. Chaque produit est testé, réparé si possible, puis placé sur le plancher de vente.

Grâce à la banque alimentaire, 2950 personnes reçoivent des repas. Des épiceries et des restaurants participent activement à ce projet pour limiter le gaspillage : « c’est de la nourriture qui est bonne, mais qui aurait été à la poubelle si nous ne l’avions pas récupérée. »

Enfin, les magasins de vente sont présents pour donner une deuxième vie aux objets et « parfois même une troisième. Il y a des gens qui viennent acheter par exemple une centaine de coupes à vin pour un événement spécial, ils vont payer environ 50 $ et après l’événement, ils les rapportent. C’est comme si ses personnes avaient fait un don de 50 $ à l’organisme et en plus, elles contribuent à la réutilisation d’un objet dont elles avaient besoin pour un soir seulement. »

Isabelle explique que l’achat d’occasion s’adresse à chacun de nous, tous horizons confondus. « La Friperie 255 est un lieu très fréquenté par à peu près toutes les classes sociales. De plus en plus de gens préfèrent acheter usagé plutôt que de payer des prix de fou pour s’acheter un vêtement neuf. » Que faire avec les vêtements défraîchis? « Lorsque le vêtement est trop usé ou taché, nous le transformons en guenille, précise Isabelle. Les ballots de guenilles sont achetés en grande partie par des entreprises minières et parfois aussi par des citoyens. » Une preuve que si l’on suit ce mode de pensée, rien n’est perdu!

Comment justifier l’achat d’un objet donné?

Isabelle est confrontée à la pensée populaire de « Pourquoi vendre alors qu’on vous les donne? » Cela s’explique principalement dans la revalorisation de l’objet en tant que tel. Il a fallu que ce dernier passe entre les mains de cinq personnes avant d’être exposé en bon état. Ces mains-là sont celles de salariés rémunérés offrant un service pour reconditionner. Il faut les payer. Puis les frais d’administration et de bureaucratie sont à régler. Une fois ces dépenses réglées, tout l’argent en surplus est réinvesti à la banque alimentaire pour compléter les repas reçus. Un bel exemple d’économie circulaire.

Du 25 au 27 avril, La Ressourcerie s’associera au Groupe Écocitoyen de Rouyn-Noranda (GÉCO), avec qui elle partage ses bureaux administratifs, pour surprendre la clientèle à l’occasion de la semaine de la Terre. Un client chanceux par jour recevra un crédit en magasin et le public sera invité à donner. « Nous allons encourager les gens à venir porter les choses dont ils n’ont plus besoin, ainsi que divers objets que nous récupérons, tels que le métal, les objets électroniques, le papier blanc, y compris le papier usagé », ajoute Isabelle.

Pour plus d’information sur les événements de la Ressourcerie, rendez-vous sur la page Facebook de l’organisme.


Auteur/trice