La 15e édition du Festival de la relève indépendante musicale de l’Abitibi-Témiscamingue (FRIMAT) s’est tenue du 24 au 27 juillet dernier à Val-d’Or. Encore une fois, l’organisation a gâté ses festivaliers avec une programmation éclectique et originale rassemblant des artistes professionnels et de la relève régionale de tous les styles musicaux. Nouveautés cette année : l’ajout de La Cabane comme lieu de diffusion pour les spectacles de fin de soirée ainsi que le pique-nique familial à Kinawit.

 

UN PUBLIC DE QUALITÉ

Malgré une foule moins dense qu’à l’habitude, Mélissa Drainville, coordinatrice du FRIMAT, est positive et satisfaite : le public était en feu, les spectacles de qualité et les activités diversifiées et dynamiques. Plusieurs raisons allant des dates choisies pour l’événement à la multiplication des festivals dans la région pourraient expliquer la baisse de participation, mais Mélissa Drainville est sans équivoque : « J’aime mieux avoir 50 personnes en feu qui regardent le show et qui tripent, que 400 qui regardent leur téléphone et qui jasent ».

UN PREMIER ARTISTE AUTOCHTONE AU FESTIVAL

Fait intéressant, cette 15e édition soulignait la première participation d’un artiste des Premières Nations au FRIMAT. Matiu, auteur-compositeur-interprète originaire de la communauté de Mani-utenam sur la Côte-Nord, a donné toute une prestation lors du pique-nique à Kinawit. Ce moment magique s’inscrit dans les bons coups du FRIMAT et a permis de refléter encore mieux la diversité culturelle et musicale québécoise.

QUEL AVENIR POUR LE FRIMAT? 

Pour l’instant, l’avenir du FRIMAT est plutôt flou. Chose certaine, l’organisation continuera de créer des projets et de soutenir les artistes d’ici. La forme changera probablement, mais le mandat restera le même. Tout près de son départ à la tête du festival, Mélissa Drainville a un souhait : « que les gens continuent à être curieux et à nous faire confiance pour faire des découvertes, surtout pour la vitrine ».


La vitrine de la relève: toujours pertinente après 15 ans

Depuis déjà 15 ans, le Festival de la relève indépendante musicale en Abitibi-Témiscamingue (FRIMAT) remplit sa mission première avec brio : soutenir et mettre à l’avant-scène les artistes émergents de la région via sa Vitrine de la relève indépendante. Cette année, six groupes très différents ont foulé les planches de la salle Félix-Leclerc pour en mettre plein la vue aux festivaliers et tenter de remporter l’un des quatre précieux prix.

UNE SCÈNE MUSICALE EN SANTÉ 

Tous les ans, près d’une trentaine de candidatures sont envoyées à l’organisation. De ce nombre, seulement six sont retenues pour compétitionner lors de la Vitrine. Selon Mélissa Drainville, directrice générale du FRIMAT, le choix est toujours très difficile pour le jury. Toutefois, le nombre, la qualité et la diversité des candidatures témoignent d’une scène musicale régionale en santé.

Pour mieux refléter la diversité abitibienne et s’ouvrir à d’autres cultures, les contraintes d’âge et de langue ont été abolies lors de cette 15e édition. Ainsi, plus d’artistes peuvent soumettre leur candidature et profiter du tremplin qu’offre la vitrine. C’est justement le cas de Rang 8, dont la participation marque une première au FRIMAT : les membres ont tous plus de 35 ans, chose qui aurait été impossible lorsque la vitrine n’acceptait que les 18 à 35 ans.

De plus, peu de festivals au Québec acceptent le pari de mettre de l’avant des styles considérés nichés, comme le métal, et c’est bien ce qui fait le charme du FRIMAT. C’est unn risque intéressant lorsque l’on sait que c’est le groupe de death métal Backstabber qui est ressorti vainqueur. Seul bémol : aucune femme n’a participé à la Vitrine cette année, ce que déplore l’organisation.

PLUS QU’UNE EXPÉRIENCE DE SCÈNE

Une prestation au FRIMAT est souvent le petit déclencheur qui peut pousser une carrière ou aider pour des projets. Selon Mélissa Drainville, en présentant autant des artistes de la relève que des artistes professionnels, le FRIMAT se démarque des autres festivals. « Ce qui est l’fun, c’est le mixage qui peut se créer entre tous les artistes durant cette fin de semaine là. Les liens qui se créent. Tout le monde mange à la même table en même temps, autant les pros que ceux de la relève. » C’est d’ailleurs un des points positifs qu’a soulevés le rappeur Pégro à la suite de sa participation à la Vitrine : la chance de rencontrer une foule d’autres musiciens talentueux tout en recevant des conseils constructifs de la part du jury.

Les prix remis aux différents gagnants sont aussi bénéfiques pour les artistes. En repartant avec le grand prix, Backstabber profitera entre autres de journées d’enregistrement et d’une tournée de spectacles rémunérée. Bien qu’ils soient déçus de ne pas avoir remporté le grand prix, les gars des Sentinelles du Nord voient d’un bon œil l’obtention du prix de La Fabrique culturelle : ils pourront enfin créer un vidéoclip professionnel. Les deux autres récompenses, soit le prix de la Société Saint-Jean-Baptiste de l’Abitibi-Témiscamingue et la bourse du FME, ont été remis respectivement à Carambolage et à Rang 8.


Auteur/trice

Passionnée de culture depuis toujours, Jade a décidé de s'impliquer comme rédactrice bénévole à L'Indice bohémien il y a quelques années. Couvrir des festivals comme le FME, la FÉE ou le FRIMAT a été une façon extraordinaire de rencontrer des artistes et de vivre ces événements à fond! Elle a ensuite poursuivi son aventure au journal en tant que coordonnatrice à la rédaction et aux communications entre 2021 et 2022.