Sébastien Greffard en a accompli des projets depuis son passage à Belle et Bum en 2005. Sa débrouillardise lui a permis de se tailler une place de choix sur la scène témiscabitibienne. Il a accepté de faire un petit bilan de sa carrière au fil de quelques questions.

Son aventure d’auteur-compositeur-interprète a commencé par le mini album C’est flou, lancé en 2004. En 2011, il récidive avec son album Dans ma talle, qui s’est vendu à 1200 exemplaires, en partie grâce au sociofinancement. La même année, il commence à jouer en duo avec son frère Francis pour toute sorte d’événements. En 2012, il devient professeur de guitare à l’École de musique d’Abitibi-Ouest. Parallèlement, il réalise des vidéos et a même animé, en 2014 et 2015, conjointement avec son frère Francis, Y fait show dans shed, une série de capsules mettant en vedette des artistes de la région. Puis, à la suite d’une résidence de création à l’Agora des arts, Sébastien Greffard réalise le Projet Couch en duo avec Marie-Ève de Chavigny. Ce spectacle de poésie et musique a vu le jour en avril 2018.

Il lui est aussi arrivé de mettre son petit studio d’enregistrement, La Shed, au service d’autres chanteurs et musiciens. Par exemple, Jean Racine a enregistré l’entièreté de son album avec Sébastien. De plus, il préside le Comité Rapide Show qui organise des spectacles de variété dans l’église de Rapide Danseur. D’ailleurs, le prochain spectacle Rapide Show aura lieu le 14 septembre 2019 et mettra en vedette nul autre que Jean Racine!

Au FRIMAT 2019 à Val-d’Or, son groupe Rang 8 fondé avec Sydney Boutin, Alexandre Boissé et Francis Greffard, a remporté le Prix coup de cœur du public et la bourse FME. Encouragés par la réaction du public, les compères prévoient travailler à la réalisation d’un album.

Son meilleur conseil à un jeune qui voudrait vivre de la musique? Sébastien croit que c’est possible de vivre de la musique, mais il est essentiel d’être polyvalent et de pouvoir toucher à tout. Il faut être une pieuvre, avoir des plans B, C, D, etc. Il pense qu’il est bon de combiner un travail stable avec un horaire flexible à des projets musicaux parallèles. Il faut aussi persévérer et ne pas miser uniquement sur le succès. « Le succès ce n’est pas l’ultime but à atteindre. Je ne vois pas pourquoi on veut tous avoir du succès. Le succès c’est ce qui nous déçoit le plus. Entre le moment où tu commences et celui où tu accouches d’un projet ou que tu abandonnes, tu vis plein de belles choses. Ce qui compte c’est de faire de ton mieux sans t’attendre au succès à tout prix. »

Quel est son meilleur coup? Sébastien Greffard croit que l’impact de son mini-album de 6 chansons C’est flou (2004) a été plus grand que le reste. À l’époque, il était à Montréal avec comme seul objectif de jouer de la guitare. Le déclic s’est produit le jour où il a gagné un concours de chant. « C’est arrivé par accident, mais c’était une révélation! C’était ce que je voulais faire! » C’était la première fois qu’il se lançait en solo et chantait. « Ça m’a amené à Belle et Bum et à Osisko en lumière. Tout a découlé de ce coup de dés là. »

Qu’aurait-il fait différemment? Il n’aurait pas laissé la musique contrôler sa vie. Durant toutes ces années, il a évité les relations stables ou les emplois « d’adulte » de 9 h à 17 h par amour de la musique, au cas où il percerait. Il avait tellement entendu de gens lui dire qu’ils avaient abandonné la musique à cause de la famille, des enfants et du travail, qu’il ne souhaitait pas reproduire ce modèle. Il a failli passer à côté de la vie de famille à cause de son objectif de faire de la musique et sait maintenant qu’il est possible de faire les deux.

Au fil de toutes ces années, Sébastien a toujours touché à la musique. Comme une maîtresse omniprésente, la musique a souvent empiété sur sa vie personnelle, mais il est maintenant parvenu à trouver un meilleur équilibre. À 44 ans, Sébastien Greffard a fixé ses racines dans son village natal de Rapide-Danseur où il vit avec sa conjointe Martine Fortier Gauthier. Ils sont les heureux parents de Lou et Iza. Chaque chose arrive en son temps!


Auteur/trice

Isabelle Gilbert est journaliste bénévole pour L’Indice bohémien depuis 2018. Elle a été coordonnatrice pour le journal communautaire L’Odyssée de Rapide-Danseur de 2000 à 2015 puis de 2017 à 2021. Dès son arrivée en 1999, elle s’est toujours impliquée dans la communauté de Rapide Danseur tout en regardant grandir ses deux beaux enfants. Depuis 2017, elle fait partie du comité organisateur du Rapide Show, un spectacle de variété ayant lieu dans l’église de Rapide-Danseur. Amatrice de plein air et de chant choral, Isabelle aime aussi écrire, coudre et « jouer » de la guitare pour s’accompagner. Depuis 2002, cette touche-à-tout trouve même du temps pour son vrai métier d’enseignante au secondaire!