Pour Louise Lavictoire, l’arrivée d’avril représente l’aboutissement d’un projet théâtral sur lequel elle travaille depuis plusieurs mois. Le soutien financier obtenu grâce à l’entente territoriale régionale entre le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) et sa MRC aura permis à la Témiscamienne d’écrire un scénario qu’elle mijotait depuis longtemps. À présent, les actrices de la pièce À quoi rêvent les jeunes filles? sont prêtes à fouler les planches.

LA PIÈCE

Lys et Andréa vivent leur dernière année d’études secondaires. Leur implication en tant que chroniqueuses pour le téléjournal de l’école, leur participation à un voyage humanitaire et leur intérêt marqué pour la jeunesse féminine et l’ONU les conscientisent aux enjeux sociaux, écologiques, éthiques et politiques qui les entourent. Certaines problématiques suscitent en elles des questionnements. L’identité sexuelle de l’une sera aussi la source d’interrogations.

« Je qualifierais ce spectacle de docufiction puisqu’il y a à la fois des projections vidéo et des scènes jouées par deux interprètes. On y intègre aussi l’utilisation d’applications très prisées par les jeunes. Il y a également des moments interactifs où les spectateurs sont appelés à utiliser leurs téléphones cellulaires pendant la représentation. Pour susciter l’intérêt des jeunes, il faut tendre vers ce qui les intéresse, tout en essayant de faire œuvre utile », précise Mme Lavictoire.

L’INSPIRATION

La préoccupation féministe est omniprésente dans les créations de l’artiste, qui se dit très sensible à ce qu’elle entend aux bulletins de nouvelles et lit sur les réseaux sociaux. « Avec le mouvement #MeToo, les revendications de la jeune écologiste Greta Thunberg, les inégalités sociales vécues par les jeunes filles dans plusieurs pays du monde et aussi en constatant la situation de milliers de réfugiés, il m’est apparu essentiel d’aborder ces sujets dans un même spectacle et de l’adresser aux jeunes. » Ainsi, l’actualité se transforme en vagues d’inspiration sur lesquelles elle surfe pour sensibiliser et provoquer des remises en question.

L’ÉCRITURE

La stratégie de Louise Lavictoire : tenir compte de son public cible. Quelques adolescentes ont accepté de répondre à des questions et de participer à des entrevues filmées, un contenu qui lui a permis de donner un angle à son scénario et d’étoffer la matière. Un adolescent a aussi répondu à l’appel, parsemant le tout d’une vision masculine. « Pendant les deux semaines qui ont précédé les ateliers d’exploration avec les deux comédiennes pressenties, nous avons noté nos rêves, ceux faits durant notre sommeil. Ces rêves ont donc servi d’appui à nos séances de recherche et de création », ajoute Mme Lavictoire.

La diffusion de la pièce jouée par Myriam DeBonville et Mylène Baril-Mantha, dont les éléments scénographiques sont réalisés par Josée Falardeau, était prévue le 17 et le 18 avril à l’Agora des Arts. Celle-ci a toutefois interrompu précocement sa programmation pour cette saison. Nous vous invitons donc à rester à l’affût d’un possible report des représentations. 


Auteur/trice

Originaire du Témiscamingue, Dominique Roy est enseignante au secondaire depuis 1999. Elle complète actuellement une maîtrise en éducation spécialisée en formation à distance. Sa grande passion : la langue française. Ses passe-temps préférés : lire et écrire. D’ailleurs, elle rédige des articles à la pige pour quelques journaux et magazines depuis plusieurs années en plus de conceptualiser, rédiger et réviser des ressources pédagogiques. Son premier article pour L’Indice bohémien, elle l’a écrit en octobre 2011, et cette collaboration perdure depuis tout ce temps.