L’exposition

 

Sa vingtaine de toiles présentée au Centre d’exposition de Val-d’Or, Julien Beaulieu la qualifie ainsi : « C’est pas beau, mais ça attire l’œil. » À l’image de notre société de consommation, poursuit-il candidement. « Ça représente le plus choquant de notre société qu’on tente néanmoins de présenter sous le plus beau jour. »

 

Trois séries d’imagetextes – des images numériques composées à la fois d’illustrations et de textes, reflétant les travers et les contradictions de notre époque – composent l’œuvre. C’est par cette voie que le scrutateur nous convie à notre examen de conscience populaire sur les réseaux, l’environnement et le marché. 

 

L’artiste

 

Fort d’une première exposition réalisée dans les mêmes teintes à Paris, en 2016, durant son parcours étudiant, Julien Beaulieu signe aujourd’hui en ces terres boréales sa première exposition professionnelle. 

 

Celui qui a par ailleurs été avocat en droit de la concurrence dans un cabinet montréalais de portée internationale confie que sa trajectoire artistique s’inspire autant de sa pratique et de ses intérêts personnels. En bref, il cherche à illustrer la nature sincère de certains de leurs aspects les plus communs, autant qu’obscurs.

 

« Prenons le PIB, par exemple. On en parle tout le temps comme un absolu, mais il y a plein de choses que ça ne mesure pas. Pensons au bénévolat, au travail domestique, aux externalités négatives comme les pertes écologiques… », exprime-t-il. 

 

 

La région

 

Paradis de l’exploitation débridée de ses « ressources » naturelles au nom d’un « bien commun » revendiqué sur la base de théories économiques, sociales et environnementales encore aujourd’hui aussi bien admises publiquement que remises en doute intimement, l’Abitibi-Témiscamingue s’imposait comme terre d’accueil de l’exposition. 

 

Reconnaissant, le jeune homme derrière l’artiste derrière l’avocat tenait en entrevue à remercier la région pour lui accorder « [sa] première chance. » 

 

À voir au Centre d’exposition de Val-d’Or

 

Couleur sociale, entrée libre jusqu’au 13 septembre prochain.

 

Le Centre nous offre aux mêmes commodités l’accès à l’exposition Il était une fois… Un récit en toutes dimensions, formes et couleurs, droit au cœur de l’univers artistique de Paul Abraham, navigant du Pop Art à la BD, en référant aux grands thèmes qui ont forgé notre continent.

 

 


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